Vingt-cinq évêques français, dont cinq de Normandie, se rendent lundi 26 février au Salon international de l’agriculture, à Paris. Outre l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, les évêques d’Evreux, Mgr Christian Nourrichard, de Bayeux-Lisieux, Mgr Jean-Claude Boulanger, de Coutances, Mgr Laurent Le Boulc’h, et de Sées, Mgr Jacques Habert, feront le déplacement au salon.
Mgr Le Saux, évêque du Mans, y sera également :
Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux et Sarlat, indique :
« Dans nos diocèses de nombreux témoignages nous rappellent que le monde agricole est aujourd’hui marqué par l’inquiétude, parfois la détresse, de ces hommes et de ces femmes qui travaillent durement sans obtenir la juste rémunération de leur activité. Ils souffrent aussi d’un manque de reconnaissance de leur métier et de préjugés parfois sans nuances. Selon la déclaration du Conseil permanent des évêques de France, ce métier d’agriculteur a besoin d’être considéré par l’ensemble de la société car il est « unique et nécessaire » : ce sont les agriculteurs qui produisent les aliments dont nous avons besoin pour vivre ».
Comme en 2016, une délégation d’évêques se rendra au Salon International de l’Agriculture de février 2018. Témoins à la fois de la passion avec laquelle les agriculteurs exercent leur métier et des difficultés auxquelles ils sont confrontés, les évêques veulent ainsi leur manifester leur proximité, leur attention et leur soutien.
Nous savons que la crise agricole que vous traversez est toujours là, profonde, complexe et multiforme. Beaucoup parmi vous souffrent et s’inquiètent pour leur avenir. Face à cette réalité, nous ne pouvons pas nous satisfaire des approches et des discours marqués par la situation de l’après-guerre et les années de forte croissance économique et d’amélioration des conditions de vie qui l’ont suivie. Aujourd’hui, nous mesurons à quel point les temps ont changé. Notre rapport au monde, au travail, à l’économie, à la technologie, à la terre, à la création soulève bien des questions et nous met devant de nouveaux défis, dont celui du respect de l’environnement, que nous sommes appelés à relever tous ensemble.
Ces défis dépassent votre seule profession : ils nous concernent tous et ils ont une dimension internationale. Ils nous interrogent notamment sur la société que nous voulons pour aujourd’hui et pour demain. Ils nous conduisent aussi à questionner les processus économiques tant mondiaux que locaux, pour que soit mieux pris en compte tout ce qui touche à la sauvegarde de notre maison commune et à son avenir. Et nous ne voulons pas ignorer vos solitudes et vos inquiétudes devant ces défis universels. Mais alors, quelle agriculture voulons-nous pour demain ? Quels changements et conversions devons-nous opérer dans nos modes de vie ?
Nous ne pouvons pas nous résigner à un avenir incertain pour l’agriculture. Voilà pourquoi, comme pasteurs de l’Église catholique, nous voulons vous adresser un message de soutien.
Nous croyons qu’il est vital que le travail agricole soit reconnu par l’ensemble de la société. Cette reconnaissance doit passer par une juste rémunération de votre travail, ce qui, hélas, n’est pas le cas dans bon nombre de filières. Votre travail permet de produire ces aliments dont nous avons tous besoin pour vivre. L’agriculture doit garder sa noble mission : offrir une nourriture de qualité, la plus accessible à tous, et contribuer à l’entretien des espaces ruraux auxquels nous sommes tant attachés. La terre avec son sol vivant est la matière principale de votre métier ; c’est elle que vous travaillez. C’est d’elle que dépend notre pain quotidien. Aussi est-il vital de prendre soin de cette terre, de la protéger, comme le pape François nous y invite dans son Encyclique Laudato si’. Cultivons « cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement », parlons « le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde », ne soyons pas le « dominateur, consommateur ou pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats » (Laudato si’, n° 11).
La capacité à s’émerveiller devant la Création est le terreau de la conversion écologique attendue par beaucoup. Par votre métier, vous savez que cet étonnement et cet émerveillement se cultivent au quotidien. Vous êtes porteurs d’un savoir-faire unique que vous devez développer et transmettre. C’est ainsi que notre terre pourra continuer à procurer à tous le pain quotidien sans être abimée et dégradée.
Nous souhaitons que toute notre société prenne vraiment les moyens de vous écouter, de recueillir les fruits de votre savoir-faire et devienne ainsi toujours plus soucieuse d’une écologie intégrale.
Car la crise socio-environnementale que nous affrontons « requiert une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus, et simultanément pour préserver la nature » (Laudato si’, n° 139).
Nous sommes témoins qu’au milieu des changements, souvent sources d’inquiétude, se développent de nombreuses initiatives créatrices et innovantes, pour produire dans le respect de l’environnement et la recherche d’une qualité croissante, pour progresser dans les domaines de la coopération et de la mutualisation des moyens. Nous encourageons et soutenons toutes ces initiatives.
Dans l’histoire, votre professionnalisme et votre amour de la terre ont témoigné de votre capacité à vivre des transitions, à surmonter bien des obstacles.
Face à l’ampleur des défis d’aujourd’hui et à la lumière de la Foi, nous vous redisons notre confiance, notre solidarité et notre soutien. Nous appelons la société entière à œuvrer pour une meilleure reconnaissance de votre travail, de votre mission unique et nécessaire.
Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France
Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille, président de la CEF
Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier, vice-président de la CEF
Mgr Pascal DELANNOY, Évêque de Saint-Denis, vice-président de la CEF
Mgr Michel AUPETIT, Archevêque de Paris
Mgr Jean-Pierre BATUT, Évêque de Blois
Mgr François FONLUPT, Évêque de Rodez
Mgr Stanislas LALANNE, Évêque de Pontoise
Mgr Philippe MOUSSET, Évêque de Périgueux
Mgr Benoît RIVIÈRE, Évêque d’Autun
Mgr Pascal WINTZER, Archevêque de Poitiers
Drôle
C’est beau comme un tract du MODEM !
ils feraient mieux d’être les berger du troupeau au lieu de passer leur temps en promenades
Entièrement d’accord avec vous,certains évêques ne passent pas plus de deux jours par semaine dans leur diocèse,exactement comme les députés dans leur circonscription.
Qu’on en finisse avec le jeu musical des sièges épiscopaux,tout comme celles des prêtres,revenons en aux curés de paroisses inamovibles,et aux députés non issus de leur région d’origine.
25 évêques au salon de l’agriculture ! On se prend à rêver qu’ils soient aussi nombreux à la Marche pour la Vie en janvier ! ?
Réflexion sur nos pasteurs si impliqués et empêtrés dans le “politiquement correct” et les mondanités.
Cette démarche va servir à quoi exactement ? A porter la bonne nouvelle ou goûter aux spécialités encore françaises (ils ont quand même évité le vendredi )?
Ils ne relèvent pas du pouvoir Temporel …. leur rôle n’est pas de se prendre pour des ministres politiques.
Qu’ont ils à faire au Salon de l’Agriculture, il n’y a pas plus urgent à faire en plein carême ?
Par exemple : prêcher des retraites, des récollections (leur prêtres sont eux débordés), visiter les écoles sous contrat pour vérifier si l’enseignement donné est conforme aux exigences de la Foi catholique, enseigner le catéchisme ou vérifier s’il est enseigné par des personnes pratiquantes, visiter les paroisses pour voir si la liturgie est respectée, remettre les agenouilloirs pour recevoir dignement la communion, accepter d’avoir des prêtres des nouvelles communautés pour le bien des fidèles, etc, etc…
C’est un vrai troupeau qui se déplace pour l’occasion…
@emiliie
vous décrivez ce que proposent les “traditionnalistes” comme si être catholique n’était pas être traditionnel.
Votre passion de la foi, n’espérez pas la retrouver parmi ces mondains visiteurs dispensateurs de la bonne parole
agriculto-anthropocentrique.
Hélas, ils n’ont rien retenu du grand écroulement de la foi dans leurs diocèses depuis le Concile Vatican II dont leurs aînés avaient imaginé qu’il remplirait à nouveau les églises en rattrapant la modernité.
Mais, DIEU le permet, voilà le grand mystère qu’il nous faut humblement accepter.
Bien dit Jacques! Peut-être que l’insémination animale nourrira leur réflexion éthique.