Mgr Philippe Christory, nouvel évêque de Chartres, a répondu aux questions de l’Echo Républicain. Extraits :
Connaissez-vous Chartres ?
Oui, j’ai marché sur les chemins de Chartres, il y a de ça quelques années. Je n’ai jamais revu la cathédrale depuis la fin des travaux intérieurs. Il paraît que c’est magnifique.
Vous êtes un prêtre qui a beaucoup œuvré dans des paroisses parisiennes, donc très urbaines, assez loin de ce qui se passe en Eure-et-Loir…
Peut-être. J’avoue que je vais mesurer un éventuel éloignement – s’il y en a un – quand j’y serai.
Vous êtes membre de la Communauté de l’Emmanuel, un mouvement plutôt moderne du renouveau charismatique qui tranche avec certaines sensibilités dans l’Église. Est-ce que cela aura un impact dans votre façon d’animer le diocèse ?
La Communauté de l’Emmanuel m’a marqué parce que je suis revenu à l’Église et à la foi grâce à elle. J’aime bien ce côté vie dans l’Esprit Saint, qui nous ouvre au don de Dieu et aux autres. Je ne connais pas toutes les sensibilités de l’Église, mais mon travail est un travail de communion. Chaque groupe a ses propres spécificités ainsi que sa propre histoire qui l’a fondé, ce qui est un don de Dieu. Il faut déployer ses spécificités dans un projet commun. C’est comme dans une fratrie dont les enfants sont très différents et pourtant ils appartiennent à une même famille. Parfois ça frotte un peu, mais on avance.
Vous dites que vous êtes revenu à la foi. Ça veut dire que vous l’aviez perdu ?
Oui, je le pense. À 16 ans, j’avais tout arrêté. Je suis issu d’une famille catholique du Nord, assez traditionnelle. Enfant, j’allais à la messe tous les dimanches. Mes parents étaient profondément croyants. Moi, je suivais. Au lycée, tout cela a commencé à me fatiguer. Je ne comprenais pas où Dieu était. Quand on me disait que Dieu est amour, ça me paraissait abstrait. Et puis au fond, je n’avais pas besoin de tout ça. Je faisais du sport, j’avais des amis… Je respectais les traditions religieuses quelles qu’elles soient. Mais il a fallu cette rencontre avec un groupe de prières, en 1984, pour que je découvre des chrétiens jeunes et joyeux, vivant quelque chose de fort. C’était à la paroisse Saint-François-Xavier. J’avais 26 ans. […]”