De Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier :
Les États généraux de la bioéthique se sont ouverts le 18 janvier. Une large consultation est organisée afin de recueillir les avis du plus grand nombre sur des questions graves, notamment la procréation médicalement assistée (PMA), mais peut-être aussi l’euthanasie parfois tristement exigée comme un progrès. Chacun est invité à participer aux débats ou ateliers qui seront organisés dans le cadre des « Espaces régionaux d’éthique ». Je souhaite que de nombreux catholiques du diocèse y prennent part afin de témoigner d’une manière ou d’une autre du don précieux de la vie humaine et du respect qui lui est dû de la conception à la mort.
Ne laissons pas endormir notre conscience sur ces questions qui touchent à l’essentiel de la vie humaine et à la société que nous voulons pour demain. De sondage en sondage, nous assistons à une relativisation de plus en plus grande du respect de la vie. Nous sommes en droit de nous interroger sur la manière dont les questions sont posées : on met le projecteur sur l’individu, ses désirs ou ses souffrances, pour présenter comme des droits nouveaux les évolutions attendues, qui semblent devenir inéluctables, pour certains.
La vie d’une personne humaine ne peut pas dépendre de nos seuls désirs. En son origine, elle est n’est pas un dû mais un don ; il s’agit de la recevoir et non de la fabriquer. En son terme, elle est digne et belle, quoi qu’il en soit ; qui sommes-nous pour décider qu’une vie ne vaudrait plus la peine d’être vécue ? Il s’agit de soulager et d’accompagner et non pas de donner la mort.
Mais nous ne pouvons pas nous contenter de propositions générales sur ces questions essentielles de la vie des hommes. Le moment est favorable pour se rapprocher des soignants, des familles, des bénévoles, des aumôneries, de tous ceux qui prennent soin des personnes fragiles. Il faut écouter leurs questions et leurs difficultés, mais recevoir aussi avec étonnement les trésors de générosité et d’humanité qu’ils déploient auprès des personnes vulnérables.
Du 12 au 14 mars, le professeur Jacques Ricot, philosophe et spécialiste en bioéthique, viendra enrichir notre réflexion, avec plusieurs rencontres thématiques et deux conférences publiques. Je vous invite à noter déjà la soirée du lundi 12 mars ou celle du 13 mars pour l’écouter dans la conférence qu’il donnera à Saint-Brieuc, dans l’amphi du lycée du Sacré-Cœur.
Nous témoignerons de la beauté de la vie humaine par le partage de nos expériences et le dialogue, plutôt que par la violence des propos : « Aimer la vie, c’est ne juger personne, mais c’est apporter sa pierre pour que grandisse en notre société une culture de vie, de soin de relation et d’accompagnement », écrit Mgr Pierre d’Ornellas dans sa « Lettre aux catholiques d’Ile-et-Vilaine » du 17 janvier 2018.