Un lecteur nous adresse quelques remarques personnelles à propos de l’application du Motu Proprio dans son diocèse, le diocèse d’Angoulême qui reste bloqué à une messe mensuelle. Il faut dire qu’Angoulême vit sur l’ère post-Mgr Dagens qui a accéléré la dégradation de la situation de ce diocèse rural.
“Malheureusement nous n’aurons cette année encore aucun office de la Semaine Sainte et de Pâques dans la forme extraordinaire à Notre-Dame d’Obézine, écrit notre lecteur, ce diocèse est en train de mourir.
Il y a quelques années, je faisais la route pour la Semaine Sainte et plusieurs dimanches de l’année pour Limoges ou Périgueux où l’Institut du Christ Roi et la Fraternité Saint-Pierre disposent d’apostolats réguliers. Cette année, avec l’âge, j’irai à la chapelle de la Fraternité de la Transfiguration à Angoulême. Mon évêque ne me considère pas ! On nous demande encore et toujours la patience. Mais tout est fait depuis des mois pour que la messe dans la forme extraordinaire reste limitée à un dimanche par mois… et que surtout, les quelques bonnes volontés et familles retournent dans leur paroisse. Cette année aussi, je ne donnerai plus au denier du culte… mais a des oeuvres vraiment d’Eglise. Pendant toutes ses années, j’ai pensé à tord qu’il fallait malgré tout soutenir l’Eglise au niveau local mais cela ne sert qu’à organiser de multiples réunions, des consultations diocésaines ou des travaux pharaoniques discutables”.
La situation décrite par notre lecteur est malheureusement relayée par plusieurs autres en d’autres diocèses… Elle doit encourager à prier pour nos évêques.
Ce lecteur tire la bonne conclusion de l’expérience qu’il vit dans le diocèse d’Angoulême.
Il faut donner directement à des œuvres d’Eglise identifiées comme effectivement religieuses et catholiques.
Le diocèse d’Angoulême fut un diocèse sain jusqu’à la mort de Monseigneur Jean-Baptiste Mégnin (fils de savetier de Saint Plaisir -03-) le 9 mai 1965. La messe de funérailles fut célébrée dans une cathédrale archi-pleine et la présence de la quasi totalité des prêtres du diocèse par le Coadjuteur Monseigneur René Kérautret. Celui-ci avait participé à plusieurs sessions de Vatican II en particulier aux côtés de Mgr Marty (ce prêtre qui avait peut-être la foi qui déplace les montagnes mais pas celle qui arrête les autorails !).
Monseigneur Kérautret, prêtre chaleureux par ailleurs, aura sans doute été débordé par les éléments progressistes qui se mirent en place avec les décisions frelatées du Concile interprétées par les divers mouvements d’Action catholique et dilution très protestante de l’autorité pyramidale : Monseigneur Kérautret, outre l’abandon de la soutane au profit du clergyman en 1964 – vite abandonné à son tour pour le complet veston – favorisa le “presbytérium” le partage presbytéral des décisions dans lesquels les moins scrupuleux s’affirmèrent et prirent la préséance. Les prêtres partent, les séminaristes fuient, le Petit séminaire de Richemont ferme.
Monseigneur Kérautret, qui entre temps avait été affecté par un accident (renversé par une voiture et sa main gauche sérieusement handicapée) décida en 1975 de démissionner alors qu’il avait à peine 69 ans “je n’y comprends plus rien”. La dégringolade du diocèse va commencer avec Mgr Rol et s’accélérer avec Dagens qui s’occupera plus d’Académie et de grand monde que de son diocèse.
Quant on voit la richesse du tissu ecclésiale (églises, chapelles, abbayes, prieurés) et ce qu’est devenu ce diocèse, c’est à pleurer. Notre Dame de Richemont, Notre Dame d’Obezine, au secours !
Oui, il ne faut pas se lasser de prier pour nos évêques, comme l’évangile nous fait un devoir de prier pour nos ennemis ! Et au lieu du denier du culte, il faut financer des œuvres vraiment chrétiennes : elles ne manquent pas heureusement !