L’équipe nationale du Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC) n’avait pas prévu autant de réactions suite à son communiqué en faveur de l’avortement et diffamatoire à l’encontre de la Marche pour la vie. C’est l’avantage d’internet aujourd’hui : ils peuvent plus difficilement agir dans l’ombre. Et bon nombre de catholiques sont choqués, et par le communiqué, et par la révélation de sa subvention astronomique.
Fondé en 1963, le MRJC est l’héritier de la Jeunesse agricole catholique (JAC), créée en 1929, dans la lignée de l’Action catholique de la jeunesse française encouragée par le pape Pie XI. Aujourd’hui, le MRJC dispose d’un aumônier national nommé par la CEF et reçoit des subventions des diocèses (ponctionnés par la CEF qui redistribue de façon plus ou moins opaque)– à hauteur de 574.553€ en 2016. Il serait utile que la CEF publie cette redistribution de l’argent des fidèles catholiques, lesquels devraient être en mesure de pouvoir flécher leurs dons, afin d’éviter d’avoir l’impression d’être floués. Il faut que nos évêques comprennent qu’il est scandaleux de financer un mouvement qui insulte un autre mouvement que les mêmes donateurs catholiques financent par ailleurs (rappelons que la Marche pour la vie, qui ne bénéficie pas des mêmes largesses de l’épiscopat, a besoin de 20 000€ pour boucler le budget de sa dernière manifestation… une paille pour le MRJC). On se souvient aussi que la gauche avait accusé l’épiscopat d’avoir financé La Manif Pour Tous, ce qui est faux, LMPT vivant des dons de ses nombreux (très nombreux) militants.
Ensuite, l’un des trois jeunes choisis par la CEF pour représenter la France au pré-synode des jeunes qui aura lieu au mois de mars, Adrien Louandre, fait partie du MRJC.
Enfin, à l’heure de la révision de la loi sur la bioéthique, le communiqué du MRJC est une trahison, un coup porté à tous les mouvements actuellement mobilisés en faveur de la vie.
Une rencontre était prévue de longue date, lundi 29 janvier, à la CEF, entre les évêques du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles, et les présidents de ces mouvements. La thématique porte sur « la prise de parole en public » ! L’occasion, donc, de revenir sur la polémique. Du côté de l’équipe nationale du MRJC, si on reconnaît la « maladresse » dans la forme du premier communiqué, aucune excuse ni repentir ne sont envisagés. Hugues Boiteux, secrétaire national et responsable de la communication du mouvement, affirme à La Vie :
« Nous souhaitions apporter une autre parole, peut-être un peu maladroite théologiquement, mais pour montrer qu’il y a des chrétiens qui aimeraient rouvrir le débat. Nous voulions montrer qu’il y a une pluralité dans l’Église, que des catholiques ont pu avoir recours à l’IVG et que la parole qu’amène l’Église sur ce sujet met des personnes en souffrance ». « L’avortement, on ne le souhaite à personne. Cet acte va à l’encontre de la dignité des personnes. Notre phrase a été maladroite et reçue à tort comme un encouragement. »
L’aumônier national du mouvement, le père Jean-Paul Havard, prêtre de la Mission de France, basé dans le diocèse de Grenoble, est allé rencontrer l’équipe nationale au siège du MRJC, à Pantin, mercredi dernier.
« Souvent, dans les diocèses, l’évangélisation est un peu “retournée” (…). Il s’agit, pour le MRJC, d’aider les gens à revenir dans le giron de l’Église. On voit aussi comment la sécularisation y est à l’œuvre. Et parfois, c’est aussi l’Église qui participe de la sécularisation, quand des personnes ont le sentiment de ne pas se s’y retrouver. »
C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité. Ce sont des mouvements comme le MRJC qui favorisent la sécularisation.
Lundi 29 janvier, le MRJC pourra pourtant compter sur le soutien de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et des Scouts et Guides de France (SGDF). Ces mouvements ont prévu de se retrouver en amont de la réunion à la CEF. François Mandil, délégué national des SGDF (combien de subventions ?), déclare :
« Lundi, on rappellera qu’on soutient le MRJC, même si la parole a été très mal prise, et que ce communiqué a fait passer des idées qu’ils n’avaient pas ». « Personne, ni le MRJC ni nous, n’a dit que l’avortement était anodin. Si l’avortement est un drame, on ne pourra jamais l’empêcher. Ce qu’on peut empêcher, c’est qu’une femme sur neuf meure d’un avortement clandestin. S’il y a une vie à protéger c’est la vie de ces femmes-là. Si on défend la vie, cela doit aussi interpeler. » « Dans le cadre des projets nationaux de la loi bioéthique, je pense que les évêques ne veulent pas revivre la Manif pour tous, c’est-à-dire cette impression chez certains que la parole était monolithique. La CEF avait perçu ce malaise chez un certain nombre de catholiques. »
Quelle grosse hypocrisie !
Mgr Jacques Habert, chargé du « monde rural » à la CEF, interroge :
« Ce communiqué ne s’imposait pas. Pourquoi cette sorte de plaidoyer pour l’IVG, alors qu’aujourd’hui il y a 200.000 avortement par an ? On ne voit pas en quoi le “droit à l’avortement” serait menacé ». « Il faut vraiment distinguer le fond et la forme. Sur la forme, Dieu merci, l’Église est plurielle : il y a des formes d’apostolat, de présence au monde et d’être chrétiens. Mais ensuite, il y a le fond : la Révélation, le magistère. Ce ne sont pas des questions accessoires. Si tout le monde pense ce qu’il veut et dit ce qu’il veut, sur tout et son contraire, il n’y a plus de communion. Or, un mouvement d’Église doit être en communion avec la pensée de l’Église. »
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort-Montbéliard et président du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles, précise :
« Le problème, ce n’est pas d’être contraire à ce que prône la Marche pour la Vie – qui n’est pas, d’ailleurs, une initiative de l’Église catholique. Cela fait partie de la libre expression, nécessaire, de tous les mouvements de fidèles. Ils posent une vraie question au passage : comment fait-on pour promouvoir la vie ? Le problème, c’est que c’est contraire à ce à quoi rend attentif l’Église sur la défense de la vie et sur le questionnement face à l’IVG. » « Dès qu’on est dans un mouvement d’Église, il y a une forme de représentation de l’Église. La CEF met en place une aumônerie nationale, les subventionne, met des locaux à leur disposition dans leur diocèse, ce qui fait que bien des évêques ont été étonnés de ce qu’ils ont lu ». «Les mouvements d’Église n’ont pas à demander à la CEF la validation de leurs communiqués ! Mais il est entendu de façon implicite qu’on est d’accord sur les critères d’ecclésialité ». « Ce n’est pas une réunion de crise ! J’espère que cela ouvrira un lieu de débat et d’échange, pour comprendre que la dignité de la personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle fait partie de l’enseignement de l’Église et que cela n’est pas optionnel. »
Si l’épiscopat n’obtient pas une rétractation et des excuses du MRJC à l’égard de la Marche pour la vie et de ses milliers de marcheurs, il sera temps de s’interroger sur une grève du denier de l’Eglise. Les fidèles catholiques ont le droit d’exiger que leur argent cesse de financer des mouvements politiques au sein de l’Eglise, des mouvements hostiles aux principes non négociables rappelés par Benoît XVI, des mouvements qui répandent la haine et la division en accusant ceux qui tentent d’interpeller les consciences de nos contemporains, des mouvements mondains qui justifient la culture de mort.
Un immense merci à Mgr Ginoux d’avoir lancé ce débat.
Ce qui est à craindre , c’est que l’assemblée des évêques déploie maintenant des trésors de sophistique, c’est à dire de mensonge, selon son habitude, pour éluder le débat alors que ce débat est essentiel. De ces trésors de rhétorique sophiste, les premiers propos dont il est rendu compte ci-dessus offrent autant d’exemples!
Cette affaire illustre bien que l’Eglise qui est en France est en pleine dérive.
On observe là en effet l’existence en son sein de positions différentes sur le point de savoir si l’acceptation de l’IVG est compatible avec l’Evangile ou non. Cette situation est aberrante, car il n’y a évidemment pas place pour des points de vue différents sur une telle question qui est clairement tranchée par la foi associée à un juste exercice de la raison. L’incompatibilité avec l’Evangile est incontestable.
Prétendre qu’il soit normal qu’il y ait des points de vue différents sur une question de fond, une question de foi, comme celle-là, en disant qu’il est normal et qu’il est même bon que l’Eglise ne soit pas monolithique, qu’il est normal qu’il y ait en son sein des différences de sensibilité, est aberrant et mensonger.
Car oui, il est normal qu’il y ait des différences de sensibilité dans l’Eglise, et oui, celles-ci ont matière à se traduire dans des différences de points de vue sur les méthodes ou sur la tac-tic, par exemple sur le point de savoir s’il est bon ou non de défiler dans la rue pour défendre ses idées. Mais non, des différences de sensibilité ne sauraient en aucune manière fonder des différences de point de vue sur ce qui se rapporte à la vérité elle-même, sur laquelle la foi et la raison appellent à un complet accord entre les membres de l’ Eglise.
L’Eglise sera en pleine dérive, elle restera un BATEAU IVRE, tant que sa hiérarchie ne voudra pas voir cela, car pour ne pas voir cela, il faut avoir PERDU LA FOI, OU LA RAISON, ET EN REALITE LES DEUX CAR ELLES SONT INDISSOCIABLES.
Une femme sur neuf meurt d’un avortement clandestin? Quel genre de substances consomme-t-il, ce M. Mandil? Je réfléchis sérieusement à verser mon denier au diocèse de Montauban plutôt qu’à celui où je réside…
bonne idée !!!
Boiteux……L’onomastique, parfois. Souvent……
Le fond du problème est qu’il ne faut surtout pas dire que l’avortement est un péché mortel. Ce serait stigmatiser! Non, il vaut mieux plaindre un peu et laisser recommencer, comme cela les meurtres continuent et les femmes s’enfoncent elles-mêmes dans un mal être qu’elles remportent sur d’éventuelles futures naissances. Et le mal fait son chemin sur des générations. Mais chut, surtout pas de vagues.
Quant à l’argent en effet une fois qu’on s’est rendu compte que notre denier a été mal employé, mal destiné, rien n’empêche de choisir un autre diocèse ou une autre paroisse. Il faut réaliser que maintenant tout arrive à la surface même si cela prend du temps.
Et au fait, RND et RCF et KTO ont-ils évoqués cette affaire?
Le vrai débat est ouvert. Faut-il rechercher la paix au prix de l’abandon de la Vérité (paix sociale, paix des mauvaises consciences, paix des lâches peu enclins au combat…). en reconstruisant la tour de Babel? Les hommes vivaient alors unis et en paix, semble-t-il?…Dieu mit fin lui-même à cette “belle unité”, en semant la division (des langues),… pour mettre véritablement fin à cette paix qui était “pernicieuse” C’est saint Thomas d’Aquin qui l’affirme. Je suis bien de son avis!
La conclusion de cet article est la bonne : sauf excuses du MRJC et engagement ferme pour l’avenir, la CEF doit mettre fin à la subvention de cet organisme.
Sinon, il faudra lancer une campagne auprès des catholiques pour qu’ils restreignent ou suppriment leur denier dit “de l’Eglise”, et qui est en fait dévoyé.
L’argent que je donnai au Denier ira désormais à LMPT et la Marche pour la vie
“S’il y a une vie à protéger c’est la vie de ces femmes-là”, nous dit François Mandil, en parlant des femmes qui meurent dans des avortements clandestins. Cette manière de dire les choses est absolument scandaleuse. Certes, il y a là un drame, mais on a l’air de dire, a contrario, que le fait de tuer les enfants près de naitre n’en est pas un! Cette formulation est odieuse.
« Dans le cadre des projets nationaux de la loi bioéthique, je pense que les évêques ne veulent pas revivre la Manif pour tous, c’est-à-dire cette impression chez certains que la parole était monolithique. La CEF avait perçu ce malaise chez un certain nombre de catholiques. ». Encore une formulation inacceptable de François Mandil.
Serait-ce tomber dans le monolithisme que d’avoir une vision commune sur les vérités de foi fondamentales?Dans le cadre de cette foi commune qui devrait être reconnue comme une évidence, reste toute la place pour une variété de sensibilités sur les méthodes, par exemple sur la question de savoir s’il faut défiler ou non, mais sur le contenu même de la foi, l’unité de vue s’impose radicalement. Alors, arrêtons de semer le doute avec cette histoire de la crainte du monolithisme, argument qui cache la perte de la foi, ou de la raison, et en fait des deux car elles sont indissociables.
Autre chose que l’on voit transparaitre dans ce propos. C’est cette attitude de nos évêques qui, craignant la critique de celles de leurs ouailles, catho de gauche type La croix, qui ont perdu la foi et la raison, se croient obligés de les suivre…. C’est ce qui transparait dans le : “La CEF avait perçu ce malaise chez un certain nombre de catholique”. A ceux qui se trompent, nos évêques ont le devoir de le leur dire avec toute la charité et la pédagogie nécessaires, au lieu de les enfoncer dans l’erreur en leur emboitant le pas.
Puisse cette affaire de MRJC faire émerger jusqu’au bout le problème et contribuer à ce que tous ces hiérarques ecclésiaux en plein aveuglement commencent à ouvrir les yeux.
Espérons que nous aurons un compte-rendu de ce qui se sera passé dans la réunion prévue par la CEF sur cette affaire. Mais vous allez voir, ils vont peut-être faire leur cuisine à hui-clos. Et il faut d’ailleurs craindre que tout soit éludé et étouffé sous un amoncellement de langue de buis et pire, de sophismes, d’incohérences, et, ce qui revient au même, de mensonges, selon les bonnes vieilles habitudes, maintenant bien ancrées, de la maison.
Quel dommage que le grand Molière ne soit plus là. Comme il saurait mettre à nu le petit jeu de la tartuferie et du sophisme de tous ces clercs affublés (pour eux, qui oublient leur foi et leur raison, c’est bien un affublement). Cela aurait contribué à ouvrir les yeux des fidèles, car trop peu nombreux sont ceux qui voient le manège de leurs évêques, puis des évêques eux-mêmes.
Il faut cesser tout versement de denier du culte.
Il ne sert au CEF qu’à financer grassement des mouvements de promotion de l’avortement – comme le MRJC (“Mouvement Rural de Jeunesse Catholique”) – ou le SGDF (“Scouts et Guides de France”) qui a signé et soutenu en 2016 la campagne haineuse du journal anti-sémite “La Croix” contre la candidature de Mme Le Pen à la présidence de la République.
Cette dernière a recueilli plus de 11 millions de voix, qui n’étaient pas celles de la pseudo-élite possédante et sectaire du MRJC ou du SGDF !
Un ancien scout, révolté par le soutien d’évêques à l’avortement.
Il semble bien que certaines dérives de »l’esprit du Concile »soient encore présente dans l »Eglise en France, nous pouvons cependant remarquer que depuis une vingtaine d’années les nouveaux prêtres, même s’ils sont peu nombreux, manifestent un grand attachement à la doctrine de l’Eglise. Cela se voit également chez beaucoup de jeunes, sous l’influence de mouvements comme la Manif pour tous et surtout les JMJ. Le remplacement des tendances soixante-huitardes est en cours.
Par Julien: erratum à mon précédent post
Au lieu de seulement: “ces clercs affublés”, en ouverture de la deuxième ligne, lire:”ces clercs affublés de leur mitre et de leur crosse”.
Nos excuses!