Notre article sur les 500 000€ de subventions épiscopales du MRJC a visiblement fait son petit effet. Par courrier adressé au MRJC, envoyé en copies à tous les évêques de France ainsi qu’à la CEF, Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban, écrit :
Le communiqué daté du 19 janvier 2018 que vous signez au titre de votre fonction dans le bureau national du Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC) est irrecevable. Le respect de toute vie humaine de sa conception à sa fin naturelle n’est pas une option, un choix, une opinion parmi d’autres. Pour toute personne qui a le sens de la vie ce respect est inconditionnel. La loi Veil l’affirme en premier lieu et n’accepte de dérogation que dans des cas particuliers.
Des non-chrétiens eux-mêmes refusent de pratiquer ou de faire pratiquer une IVG. Ce n’est donc pas d’abord une question de religion mais une question d’humanité. Par ailleurs vos propos semblent mettre cet acte du même côté que le soin. Il n’en est rien. L’IVG est un acte grave qui tue un enfant et blesse à jamais une femme. Si je peux d’expérience affirmer cela c’est que, pendant sept ans, j’ai été aumônier d’hôpital et j’ai rencontré bien des femmes qui avaient avorté et qui étaient humainement détruites. Elles n’étaient pas nécessairement écrasées par une culpabilité religieuse. C’est leur être profond qui était blessé et elles souffraient d’avoir tué leur enfant. Quand vous laissez croire que l’avortement est un acte de liberté vous ignorez la réalité des hôpitaux et des centres qui accueillent ces mères en souffrance. La plupart du temps elles en arrivent là malgré elles.
Si j’en viens maintenant à la lettre C de votre mouvement je crois qu’elle peut disparaître. Un mouvement qui se dit chrétien, reçoit des subventions de l’Eglise catholique et prône l’avortement est en totale contradiction avec l’enseignement de l’Eglise. Votre communiqué s’écarte gravement de l’anthropologie chrétienne et la correction que, par force, vous avez apportée n’en change pas le fond. En conséquence, je ne reconnais plus le MRJC comme un mouvement de l’Eglise catholique et, comme évêque, je ne lui donnerai aucune aide financière ou matérielle. Quant à lui laisser former des jeunes je ne m’y risquerai pas.
Il est regrettable d’avoir à rappeler des principes fondamentaux alors que les jeunes auraient tellement besoin de responsables, solides disciples du Christ et heureux de faire partager la foi de l’Eglise.
Je vous invite à réfléchir sur ces questions, à ne pas suivre la pensée dominante qui, sous prétexte de liberté, abîme l’Homme en le déshumanisant. Approfondissez plutôt la pensée chrétienne, prenez de la peine au lieu de vous fier à des slogans, au prêt-à-porter idéologique. Alors, peut-être, vous comprendrez ce que j’ai voulu vous dire.
Je vous présente mes salutations et je prie pour vous.
Remerciements à Monseigneur GINOUX
Enfin un peu de virilité !
Merci Mgr Ginoux, mille fois merci. Que le Dieu de nos pères et Père de notre Seigneur Jésus Christ vous bénisse et vous garde dans son amour et sa vérité !
Saine et sainte réaction
Monseigneur, merci pour cette mise au point. Le communiqué du MRJC avait certainement semé le désarrois chez nombre d’entre nous. Votre rappel de la position de l’Eglise est d’une clarté sans faille et nous soustrait du doute. Avoir un enfant n’est pas un droit, mais plutôt un don de Dieu.
Merci Monseigneur pour cette décision et cette belle lettre. Comme vous le précisez, “les enfants auraient tellement besoin de responsables, solides disciples du Christ et heureux de faire partager la foi de l’ Eglise”. L’église conciliaire est comme une chape de plomb. Beaucoup de jeunes ont perdu la foi, le chemin de l’Eglise et se sentent “paumés”, nombreux ont perdu l’estime d’eux. Il leur manque l’espoir de la vie.
Il faudrait beaucoup d’hommes comme vous. Que Dieu vous protège et vous donne la force de continuer.
Une mère de famille
… l’estime d’eux-mêmes.
Encore un évêque qui n’a pas lu Benoit XVI . En effet dans son étude sur saint Bonaventure le futur pape a bien mis en évidence que la tradition chrétienne médiévale n’était pas la tradition moderne telle qu’elle est formulée par les néo thomistes . Résumer la Tradition de l’Eglise à son approche , paradoxalement moderne qu’est celle de la néoscolastique est pour le moins réducteur . Ce positivisme théologique incapable de comprendre l’action de Dieu dans l’histoire comme tension entre grâce et liberté et qui subordonne la Révélation à l’acceptation raisonnée des “préambula fidéi “conduit à dire beaucoup de bêtise
Mgr Ginoux nous en donne un très bon exemple ;
Visiblement, vous avez mal compris cette lecture ! C’est d’ailleurs le Cardinal Ratzinger lui-même qui affirmait qu’il y a un certain nombre de principes moraux en politique qui sont en quelque sorte consubstanstiels à la foi, et donc « non-négotiables ».
Et pour ce qui est de la Tradition, n’importe quel père de l’Église ou docteur médiéval aurait agit comme Mgr. Ginoux, voir plus vigoureusement !
à Robert C
comment recevons nous la foi au Christ ?
Est ce le catalogue objectif du contenu de la Révélation figé une fois pour toute et formalisé par des dogmes et autres principes non négociables ?
Ou est ce la découverte de l’agir de Dieu toujours présent en ce monde rendu possible par la confrontation de l’expérience de vie à l’Ecriture et à la Tradition au sein de l’Eglise ?
Cette question divise l’Eglise depuis le concile de Jérusalem .
La . réponse de l’évêque Ginoux relève de la première occurrence .
Contrairement à ce que vous dites le pape Benoit XVI avait parfaitement compris que cette approche néoscolastique de la Révélation :
1) rendait impossible le fait que la Tradition s’inscrive dans l’histoire ce qui risque de la transformer en une simple idéologie
2)que cette approche néo-scolastique était très récente et ne correspondait pas à la conception médiévale de la Tradition (relisez son étude sur Saint Bonaventure)
la Tradition est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seules mains des “traditionnalistes” autoproclamés
Merci Monseigneur ! Cela fera peut-être réfléchir certains de vos collègues plus bienveillants vis à vis des “chrétiens” favorables à l’avortement.
Pas sûr… En confondant l’IVG et les moyens de contraception modernes dans une même condamnation, l’Eglise a affaibli sa parole. L’avortement est un mal : la conscience humaine le dit. Par contre, elle ne dit rien sur la contraception : la loi naturelle incite les couples à donner la vie, sans plus de précision.
[Max B : la contraception mène à l’avortement et l’Eglise, par la voix de Paul VI, a été prophétique sur ce sujet en 1968.]
Dans le texte «L’IVG est un acte grave qui tue un enfant et blesse à jamais une femme.»
L’acte d’empêcher un enfant d’arriver à son terme affaibli et va jusqu’à détruire la notion du droit à la vie.
Ayons le courage de dénoncer l’idéologie féministe sur l’avortement!
C’est une illusion du féminisme pour créer un faux bien fait. Les hommes se doivent aussi de prendre leur responsabilité de leurs actes!
Merci beaucoup, voici une réponse claire, droite, celle donnée déjà par le droit naturel.
mieux vaut léotard que jamais…
Attendre plus de 40 ans pour prendre une décision indispensable de cette nature : même des tribunaux qui manquent à leur compétence ne sont pas capable d’attendre aussi longtemps!
On ne peut, dans ces conditions que le féliciter “a minima”.
Mais que voilà de bonnes et saines paroles ! Qui nous changent de la veule langue de buis.
Enfin UN!!! J’espère que tous les autres évêques feront de même ! C’est la moindre des choses!
Bravo à Mg GINOUX et les autres s’il le faut nous les y obligerons!Il est grand temps de réagir enfin!
Ne pourrait on pas en profiter pour parler AUSSI du CCFD que l’on retrouve comme collecteur d’offrandes chaque carême ?
Merci, Monseigneur, que Dieu vous bénisse! je donne toute ma compassion et mon affection à toutes les femmes qui, pour de multiples raisons, en arrivent à cette solution, mais la Vie est un don de Dieu et elle est sacrée. Comme j’aimerais que tous vos confrères aient le courage de vous suivre!
Bonjour, Merci Mgr Bernard GINOUX, pour votre lettre qui explique parfaitement , vécu à l’appui si j’ose dire,
la position de l’église et d’un grand nombre de Chrétiens.
Avec mon épouse, étant non Chrétiens à cette époque , ns avons décidés de “choisir “2 fois la solution de l’avortement , dont une fois médicale .( trisomie) Lorsque nos valeurs sont les valeurs de la société civile , laïque, ns n’avons pas réellement ni profondément conscience de ces actes anti-vie.Depuis ns ns sommes convertis par la Grâce du Seigneur et avec les valeurs Chrétiennes que ns avons découvertes et que ns essayons de pratiquer dans la bonne volonté, il en est autrement.En tant qu’enfant de DIEU, ns avons non seulement des droits (qui impliquent la responsabilité) mais avant tout des devoirs qui naturellement dirige notre conscience et un des devoirs essentiel de tous Chrétiens et de tous humains est de préserver ,protéger et aimer la vie, car c’est une Grâce qui ns est donnée par Dieu, n’es-ce pas notre bien le plus précieux? Fraternellement, Michel joignant.
Merci Mgr Ginoux pour votre texte. Il vient à propos dans ces temps de confusion. Il rappelle s’il en était besoin et c’est le cas ici les fondements de la Création que Dieu veut.
La position du mouvement en question est inquiétante et imprudente. Vous avez su l’expliquer en de terribles mots : des “chrétiens” anti-évangiles. Sont-ils Chrétiens ? ou Catholiques ? ou Protestants libéraux ? Je suis de surcroît affligé que ce mouvement soit attaché au “rural”. Je les croyait jusqu’à présent gardiens de la tradition des Évangiles. Quelle incroyable infiltration de la doctrine humaniste dans nos campagnes !
Au vrai, je ne sais s’il faut écarter ou garder cette promiscuité avec ce groupe. La solution me parait être encore et toujours dans l’Évangile. Jean tressaillit dans le ventre d’Elisabeth à l’approche de notre Seigneur et Maître Jésus-Christ lui-même en gestation dans le ventre de la mère de Dieu, Marie. Que ces “frères” méditent sur la vie déjà commencée du Baptiste dans le sein de la femme et quel rôle a t-il joué par la suite en tant que Précurseur de notre Sauveur…