Message de Noël de Mgr Le Saux :
« Noël. Les chrétiens fêtent la naissance de Jésus. Il ne s’agit pas d’un conte ou d’une simple belle histoire, mais d’un événement qui marque l’histoire de l’humanité. Les chrétiens croient qu’en Jésus, Dieu s’est fait homme, qu’il s’est uni à tout homme. Ainsi est révélée la proximité de Dieu et la beauté inaltérable de toute personne humaine.
Noël est l’affirmation du respect dû à toute personne dès le commencement de sa vie jusqu’à sa fin. La fête de Noël nous oblige à reconnaître la dignité de toute personne quelle que soit son origine, son histoire ; sa religion, son âge, son passé, sa fragilité. La fête de Noël nous parle de l’amour infini de Dieu pour tous les hommes. Les chrétiens croient que Dieu s’est fait pauvre avec les pauvres, fragile avec les fragiles, vulnérable avec ceux qui sont vulnérables. Il s’est uni à eux de manière indéfectible. Il se fait leur défenseur.
Nous sommes invités à renouveler notre regard sur les personnes les plus fragiles, à accueillir les petits, porteurs de handicap en leur donnant une place dans la société de telle sorte que dans la simplicité de leur cœur, ils nous ouvrent aux dimensions essentielles de l’existence. Nous sommes invités à accueillir les personnes âgées qui au soir de leur vie, sont exténuées et dépendantes. Nous sommes invités à accueillir les personnes migrantes qui au prix de leur vie, fuient la violence, les persécutions, des conditions d’existence souvent indignes pour venir chez nous. Nous sommes invités à dépasser les préjugés, les suspicions, l’hostilité et la peur, à sortir de la tentation du repli sur soi et de l’indifférence.
Noël est un appel à la paix. « Paix aux hommes qu’il aime » dit le récit de la Nativité dans l’Évangile de Luc. Paix aux hommes alors que nous sommes dans un monde en guerre. La violence est partout présente : guerre dans diverses régions du monde, terrorisme aveugle, abus subis par les migrants, dévastation de l’environnement, violences physiques et verbales jusque dans les familles. « On ne peut répondre à la violence par la violence. On ne peut surmonter la violence qu’en lui opposant un supplément de bonté. » (Pape François). Construire la paix au moyen de la non-violence n’est pas une capitulation, une passivité mais le choix d’utiliser les seules armes de la vérité et de la justice. Il s’agit de répondre au mal par le bien, au mensonge par la vérité, à l’orgueil par l’humilité. La violence est une profanation du nom de Dieu.
La paix commence dans notre propre cœur. La paix que nous avons à la bouche, il nous faut l’avoir d’abord dans notre propre cœur, dans nos familles. Seuls des hommes et des femmes pacifiés dans leurs cœurs peuvent être artisans de paix.
Noël est une aspiration à la joie et à l’Espérance. Peut-on parler de joie dans un monde traversé par de nombreuses raisons de tristesse, d’espérance dans un monde tenté par la désespérance ? Ne cédons pas à la tentation du fatalisme. Les chrétiens croient que l’amour est plus fort que la haine, la vie plus forte que la mort, la lumière plus forte que les ténèbres. Ils veulent témoigner que nous avons un avenir et une espérance. C’est la signification de l’affirmation que l’on trouve dans l’Évangile de Jean : « La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » La joie dont parle l’Évangile « n’est pas la joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses mais elle naît du fait d’avoir rencontré une personne Jésus qui est parmi nous. Elle naît du fait de savoir qu’avec lui, nous ne sommes jamais seuls même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables. » (Pape François).
Je souhaite à tous de goûter le fait d’être aimé, de goûter la véritable joie. Ensemble, croyants et incroyants, luttons contre l’indifférence et devenons artisans de paix.
Bon Noël à tous.