Dimanche 17 décembre, une veillée de prière pour les collégiennes et collégiens victimes du tragique accident de Millas a été organisée à l’église de Saint feliuu d’Avall par Monseigneur Norbert Turini, évêque de Perpignan-Elne.
Mes amis,
Ce soir nous portons toutes et tous dans notre cœur toutes les victimes de cet effroyable accident, celles qui sont partis, celles qui sont gravement atteintes et celles qui sont maintenant hors de danger. Ce soir, nous sommes là pour vous : Younas, Ophélia, Loïc, Allan, Diogo, Océane, Teddy, Lina, Gautier, Acia, Alicia, Arnaud, Amans, Cedric, Elona, Océane, Margaux, Raphaël, Mattis, Maryline, Enzo, Lina, Inès. Vos vies sont gravées dans les nôtres.
Ce temps de recueillement et de prière que nous leur consacrons ici est pour nous croyants ou pas, l’occasion de leur dire notre amour et de l’élargir à leurs mamans et à leurs papas, à leurs frères et sœurs, à tous leurs proches particulièrement leur camarade du collège Christian Bourquin de Millas ainsi qu’à toute la commune de St Féliuu d’Avall qui, depuis l’annonce du drame fait bloc autour des familles endeuillés et éprouvés.
En regardant Marie au pied de la croix de Son Fils, je pense particulièrement aux parents à qui l’on a annoncé la mort de leur enfant, à ceux dont le pronostic vital de leur fils ou de leur fille est toujours engagé. Leur croix est trop lourde à porter. En nous rassemblant nous voulons par notre affection et notre prière les aider, oui, à porter avec eux, l’insupportable, l’insoutenable, l’inacceptable, l’insurmontable et leur faire sentir que nous sommes-là avec eux et pour eux et que nous voulons nous faire encore plus proches d’eux. Nous sommes là avec eux cette présence silencieuse à leurs côtés.
Il y a des jours où les mots ne suffisent plus à exprimer le réconfort et la consolation que l’on veut apporter à ceux qui souffrent et qui ont le cœur brisé. Il y a des jours où il ne nous reste que les larmes pour pleurer avec ceux qui pleurent. Je crois qu’il y a des choses qui ne peuvent se dire et s’écrire qu’avec les larmes. Jésus lui-même, nous l’avons entendu dans l’Evangile en a versées devant le tombeau de son ami Lazare.
Oui, il faut le dire ce qui s’est passé n’est pas juste. Il n’est pas normal de partir si jeune, de souffrir si jeune. Il y a des révoltes qui s’expriment et que l’on doit entendre. Mais au-delà d’une colère légitime, nous sommes réunis dans cette église pour chercher un peu de lumière, un peu de chaleur, de paix et d’Espérance, pas que pour nous-mêmes, mais pour les porter aux familles de toutes les victimes dont les noms sont désormais inscrits en nos coeurs.
Devant la mort et la souffrance extrême, il n’y a pas de réponse, il y a une personne vers qui les chrétiens se tournent comme Marthe le fait dans l’Évangile : JESUS.
Ceux qui croient en Lui ne sont pas plus forts que les autres devant la mort, l’épreuve, la maladie, la souffrance, mais Il est
la force qui leur manque,
l’Espérance qu’ils ont perdu,
le courage pour repartir,
la vie qui a disparu,
la lumière qui dissipe leur nuit.
A partir de Lui, malgré nos faiblesses, nos pleurs, nos doutes, il nous fait devenir force, courage, espérance, vie et lumière pour celles et ceux qui en ont le plus besoin.
Avec Lui, aucune vie n’est détruite mais elle est transformée dans l’Amour, parce qu’Il est l’Amour et que l’Amour ne meurt jamais. C’est le sens des paroles qu’Il adresse à Marthe : « Moi, je suis la Résurrection et la vie, celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ».
Peut-être comme Marthe, nous ne sommes pas tous en mesure de dire : « Oui, je crois », mais ne fermons pas trop vite cette porte sur la VIE que Jésus ouvre et par laquelle Younas, Ophélia, Loïc, Allan, Diogo sont passés pour entrer dans l’Éternité de l’Amour.
Vous qui étiez leur copines et leurs copains de classe, en terminant, je veux me tourner vers vous. Je sais que votre peine et que votre chagrin sont immenses et que vous ne comprenez pas pourquoi, vos amis ne sont plus là, pourquoi les autres luttent contre la mort. Vous les pleurez et vous êtes désorientés.
Mais gardez en vous leur sourire, les moments de joies que vous avez partagés avec eux, gardez en vous leur amour de la vie.
Par le souvenir que vous garderez d’eux, par l’amour que vous continuerez à leur porter pour toujours, ils peuvent vivre dans votre cœur. Que leur vie soit votre force et vous aide à construire la vôtre.
Maintenant, tournons-nous vers Jésus, adorons-Le, Lui, présent dans l’Eucharistie. Comme à Marthe, mais pour nous aujourd’hui, Il continue à clamer : « Je suis la Résurrection….Je suis la VIE »