David Cabas, porte-parole du collectif #TouchePasMaCroix et secrétaire départemental (Morbihan) de Debout la France, a diffusé hier, 11 décembre, une Lettre ouverte « aux responsables de l’Église » à propos de l’affaire de la croix de la statue de saint Jean-Paul II de Ploërmel. Voici ce document.
« Anecdotique », voilà comment Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, a qualifié l’affaire de la croix de Ploërmel lors de l’émission « Sans langue de buis » sur KTO, le vendredi 8 décembre.
De son côté, Mgr Centène, évêque de Vannes, a déclaré sans nuance que les symboles chrétiens auraient été récupérés par les identitaires pour mener une croisade plus au moins politique.
Ces appréciations de responsables d’Église suscitent en moi beaucoup d’incompréhensions. Aussi, je tiens à exprimer ma vision des choses selon le principe du général Pierre de Villiers : « la loyauté consiste à dire la vérité ».
- La décision du Conseil d’État me semble très grave et l’énorme mobilisation populaire qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux est le signe manifeste d’un désaccord profond entre cette institution et les citoyens attachés à leur patrimoine religieux et à leur culture.
- Cette décision est dangereuse car sans précédent et fera jurisprudence : elle permettra à des associations politiques de multiplier les affaires en s’attaquant aux croix et au patrimoine religieux récents. Pierrick Le Guennec, militant responsable de la procédure contre la croix de Ploërmel, a déjà annoncé son intention de continuer sa chasse aux croix et au patrimoine religieux récent sur l’espace public. (Sans parler des vieux calvaires, nous savons tous qu’il existe un patrimoine récent postérieur à 1905 dans l’espace public, synonyme d’une vie religieuse populaire très active et aussi trace d’une histoire souvent douloureuse.)
- Face à cela, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de « résister » et en l’absence d’autres initiatives, j’ai initié le collectif #TouchePasMaCroix qui a tenté un rassemblement populaire, unitaire et transpartisan pour affirmer notre attachement au maintien de la croix à Ploërmel. Il s’agissait donc d’une initiative citoyenne ouverte à tous et en aucun cas […] d’une récupération politique ou religieuse. Je ne suis pas un identitaire ; il est déjà évident que je ne suis pas un Français de souche comme on dit. Mais je suis convaincu qu’aujourd’hui des forces idéologiques, culturelles, financières, économiques et politiques sont à l’œuvre pour détruire notre beau pays la France. Comme je l’ai déclaré en conclusion de mon discours le dimanche 26 novembre à Ploërmel : si on veut détruire un pays, si on veut détruire un peuple, pas besoin de guerre, il suffit de détruire sa culture, il suffit de déraciner son peuple.
- Il me semble donc que les évêques, en minimisant ou en faisant passer l’affaire de Ploërmel pour un cas négligeable ne perçoivent pas (ne veulent pas percevoir ?) la gravité de cette décision avec toutes ses conséquences ; bien qu’il soit évident que nous ne demandions pas le soutien de l’Église dans notre bataille et malgré les multiples défis qu’ils ont à relever, je pense que nous devrions pouvoir compter sur leur bienveillance. La Croix est un signe d’unité (Mgr Centène), alors, ne jetons pas un regard soupçonneux sur les uns et les autres mais faisons en sorte que les gens de bonne volonté et de tous horizons trouvent ensemble les moyens de combattre fermement mais paisiblement ceux qui, par toutes sortes de moyens, contribuent à faire disparaître nos racines chrétiennes.
J’en profite pour renouveler ma position vis-à-vis de la décision de Patrick Le Diffon, maire de Ploërmel, qui consiste à appliquer strictement la décision du Conseil d’État, en déplaçant le monument dans une parcelle privée. À mon humble avis, déplacer la croix, c’est déplacer le problème ! Cela ne le résout pas. Je crois que chacun, responsable politique, religieux ou simple citoyen, doit prendre ses responsabilités et tout faire pour que cette croix reste à sa place afin d’éviter un dangereux précédent.
Je vous parle du temps lointain de mon enfance car à ce jour j’ai 75 ans.
Cela me rappelle mon enfance qui fut guidée par deux hommes vêtus de noir. L’un portait la blouse noire et le savoir, l’autre la soutane et la foi. Je me souviens qu’ils étaient de confessions différentes l’un de religion laïque et l’autre chrétienne. Toutefois, quand une âme du village disparaissait le hussard de la république autorisait notre absence pour aller servir la messe et l’enterrement du mort. En fin d’année, ils se réconciliaient pour nous conduire en car jusqu’à la mer. C’était la belle époque où les religions n’étaient pas un prétexte pour tuer.
De nos jours depuis l’invasion d’une ethnie il est de bon ton de détruire la religion chrétienne et les références de notre civilisation. Comme beaucoup de français je ne suis point une grenouille de bénitier cependant je crois au dieu des chrétiens et souhaite que notre civilisation et notre religion ne soient pas effacer de notre culture, ni remplacer par un précepte qui se dit religion.