Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, est interrogé dans La Croix à propos de la laïcité :
Nous fêtons cette année le 112e anniversaire de la loi de 1905 avec l’impression que les tensions n’ont jamais été aussi fortes. Est-ce aussi votre sentiment ?
Les tensions actuelles sur la place à accorder aux religions dans notre pays sont accrues par la présence de l’islam dont des membres de plus en plus nombreux vivent et s’installent dans notre société. Cette religion fait peur en raison de notre histoire, des représentations que nous en avons, et aussi de la crise que traverse actuellement le monde musulman. L’islam est en crise et ses différents courants se font la guerre.
Mais il ne faudrait pas non plus expliquer toutes les dérives de notre société par la place qu’y occupent les religions. La présence musulmane n’est pas la cause de tous nos maux, et le faire croire n’est pas sensé. Beaucoup de nos compatriotes musulmans ont un réel désir de s’intégrer. Et nos difficultés – l’insécurité, l’incertitude dans laquelle nous sommes – s’expliquent aussi par des raisons culturelles, sociétales, économiques. Il s’agit donc de trouver une juste place à l’islam et à ses fidèles, sans faire porter la méfiance sur toutes les religions. Toutes n’ont pas le même rapport à la culture, à la société… On ne peut les traiter globalement.
Le problème est-il vraiment celui de la laïcité au sens strict ou plutôt la visibilité de la foi dans l’espace public ? Ne confond-on pas laïcité et athéisme ?
On en arrive, dans notre pays, à imaginer que tout irait mieux sans les religions, ou au moins sans leur expression dans la sphère publique. Cette soi-disant « laïcité » fait bon ménage avec l’absence de convictions religieuses : elle la pare de toutes les vertus et la considère comme seule compatible avec la paix sociale. C’est un peu court. Et la laïcité n’a jamais été la valorisation de l’athéisme ! Elle est seulement la reconnaissance égale de toutes les religions et convictions et le droit reconnu aux croyants de vivre leur culte sereinement. Pour cela, elle demande aux fonctionnaires de l’État de ne pas faire étalage de leurs convictions religieuses ou politiques d’ailleurs.
Le développement de discours et de pratiques extrémistes et/ou identitaires ne donne-t-il pas des arguments à ceux qui refusent toute visibilité des religions ?
Il y a une exigence pour tous les citoyens, y compris pour les croyants, imposée par la raison : celle de vivre de telle manière que le pluralisme soit respecté. Ce respect dû à nos compatriotes exige, à un moment, que chacun sache s’arrêter dans l’expression provocante de ses convictions en société. Les croyants doivent entendre qu’ils font peur lorsqu’ils ne respectent pas ce pluralisme. L’ordre public, qui borne l’expression de notre liberté religieuse, c’est celui d’une société composée de citoyens aux convictions différentes. Les extrémistes de tous bords peuvent troubler cet ordre public en refusant aux autres le droit d’exister.
Que peut exiger la société française des croyants qui vivent et agissent en son sein ?
Qu’ils soient de bons citoyens, qu’ils puisent dans leur tradition le meilleur pour le mettre au service de la communauté nationale, pour se situer dans un contexte de pluralité, et donc renoncer au sectarisme et au prosélytisme. La religion devrait rendre les citoyens encore plus sensibles au bien de tous parce qu’ils croient en un Dieu à l’origine de toute vie. Cette exigence d’altruisme devrait aller au-delà de toute autre considération.
Ne souffre-t-on pas en France d’une méconnaissance de nos traditions religieuses qui complique, voire rend impossible ce dialogue ?
Beaucoup de nos concitoyens sont incapables de parler de manière juste des traditions présentes dans notre pays, y compris celle qui a le plus marqué son histoire, la tradition judéo-chrétienne. L’ignorance est le drame de notre période actuelle : c’est elle qui rend vulnérable à l’extrémisme et à la manipulation. Qui peut parler plus d’une minute de Marie ou de Jésus-Christ ? Qui est capable de contempler un édifice ou un tableau religieux et de jouir de cette contemplation en comprenant le sens ? Nous avons créé cette méconnaissance en excluant les religions de l’école et de l’université, à la différence de nos voisins européens qui les considèrent comme des objets d’étude parmi d’autres. Nous avons tellement peur du religieux que nous préférons l’ignorer que l’enseigner. Mais l’ignorance n’est jamais supérieure à la connaissance.
Comment la République peut-elle mettre les croyants devant leurs responsabilités si elle ne les connaît pas ?
Les croyants ne sont pas parfaits mais toutes leurs déviations ne viennent pas de leur religion. Comprendre et connaître une religion est le seul moyen de savoir si elle explique un mauvais comportement. Avec grande amitié et mes encouragements, je voudrais redire à nos concitoyens musulmans qu’ils ont un travail important à faire sur leur propre tradition pour pouvoir dire, dans la variété des discours portés au nom de l’islam, ce qui est vraiment conforme à leur religion et ce qui relève de l’instrumentalisation. Nous avons besoin d’entendre des musulmans eux-mêmes dénoncer cette instrumentalisation, qu’ils ne disent pas seulement “ceci est le vrai islam, ceci ne l’est pas”, mais “voici ce qui nous fait vivre dans notre tradition et voilà ce qui est faux”.
Nous voyons bien les souffrances que ces courants extrémistes qui traversent le monde musulman leur infligent. Mais nous pouvons aussi leur dire nos attentes, avec humilité. Comme le christianisme a eu à rectifier certains de ses positionnements, l’islam en est à cette période de son histoire.
Ceci est véridique dans le texte : la laïcité n’a jamais été la valorisation de l’athéisme…
La laïcité n’a aucun rapport entre athée et croyant. Les athées se sont emparés du terme pour justifier le combat contre toutes les religions….
Je n’aime pas la définition du terme laïcité car il porte à confusion. Les représentant de l’Église utilise souvent le terme de laïc pour désigner les fidèles qui participent à la foi…
L’ensemble de la société, c’est ensemble…
Quelle ânerie d’écrire que la laîcité n’est pas une valorisation de l’athéisme, Monsieur le diacre donnant la claque à un évêque qui ne remplit pas ici sa mission magistérielle : et l’épisode des cristeros mexicains ? et puisque vous êtes islamophile, et la laîcité selon Atatürk ?
Monsieur le diacre confond quand sa mauvaise foi l’arrange.
Texte rectifié !
Ces propos de Mgr. Pontier me laissent perplexe… Il a raison de dénoncer l’ignorance de la grande majorité de nos concitoyens en ce qui concerne les religions, y compris parmi trop de catholiques…
Mais il me paraît lui-même un peu léger lorsqu’il parle de l’islam et de son évolution possible en affirmant : « Comme le christianisme a eu à rectifier certains de ses positionnements, l’islam en est à cette période de son histoire.»
J’aurais aimé que soient précisés lesdits « positionnements» et en quoi ils furent « rectifiés », car ce C type d’affirmation est l’alibi derrière lequel se réfugient facilement certains… Notre Président de la CEF a-t-il eu connaissance de déclarations récentes de divers hauts responsables de l’islam réaffirmant l’objectif invariable des disciples de Mahomet ?
L’Ouma est la règle, même si, au Liban- seul pays arabe dont la Constitution réserve la présidence à un chrétien- des initiatives de la part de responsables sunnites, chiites, druzes et alaouites ont donné lieu à la publication en 2015 la fameuse « Déclaration de Beyrouth sur les libertés religieuses », fort encourageante mais restée au stade d’intentions…
Ainsi que l’écrit- comme les nombreux spécialistes de l’Islam ne pratiquant pas la langue de bois, voire de buis, Annie Laurent, dans son dernier ouvrage* : « Il ne faut pas faire semblant de croire que l’islam est une religion comme les autres et qu’il n’est qu’une religion. Il n’appartient pas aux non-musulmans de dire quel est le véritable islam, ce qui implique d’éviter des déclarations telles que : « L’islam est une religion de paix, d’amour et de tolérance », Daech pratique un islam dévoyé », etc.
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…
* (page229) L’Islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)
Editions Artège avril 2017 (Achevé d’imprimer 15 septembre 2017)
L’eau tiède à la Pontier me fait vomir!
bla bla bla
Mgr Pontier ferait mieux de nous commenter intelligemment les textes magistériels de Pie XII expliquant ce qu’est une “saine laïcité”. Cela nous éviterait tout ce baratin lamentable sur le dialogue inter-religieux.
Et puis l’ “islam est en crise” …
Le catholicisme ne l’est pas ?
À tout prendre, on aimerait lire une déclaration épiscopale “identitaire” comme savent si bien le faire les évêques polonais ou plusieurs évêques italiens….
Ce serait plus utile pour nous.
Monseigneur Pontier déclare que ses contemporains sont ignorants des phénomènes religieux et du christianisme en particulier, incapables de parler de Jésus et de Marie plus d’une minute. Mais les prêtres et surtout les évêques ne sont-ils pas les premiers responsables de cette ignorance ? Ils ont mis de côté les catéchismes rédigés avec soin par leurs prédécesseurs du 19è siècle , ils ont feint d’ignorer les formations élaborées depuis le concile de Trente. Ils ont transformé la formation des petits enfants en séances de découpage de morceaux de carton, en bariolages divers avec force feutres de couleur, en recopiages de formules sans force. Ils ont désappris aux enfants qui leur étaient confiés à faire usage de leur mémoire. Ils ne leur ont pas enseigné les pièges des hérésies. En les larguant dans la vie sans une instruction basée sur la tradition bimillénaire, ils ont abandonné le troupeau au loup, ils ont laissé les fidèles incapables de tenir tête par le raisonnement aux menteurs, propagateurs des fausses religions . Avant de chercher des coupables en dehors de l’Eglise, il faut faire un examen de conscience. Le péché par omission ça existe ! Il est donc nécessaire de réparer les dégâts commis depuis deux générations de négligence. Comment ? par une reprise en main sérieuse, active et progressive, persévérante et tenace de la formation à la fois des parents et des petits enfants. Il faut ressortir des greniers les statues des saints qui sont des modèles à imiter. Il faut prier dans les églises à genoux. Adorer son créateur ! Respectez d’un amour égal et d’une identique appréciation la diversité des rites ordinaire et extraordinaire, tendre la main à ceux qui chantent en latin et à ceux qui chantent en langue vernaculaire. Ainsi la religion catholique retrouvera la force de se montrer et de se défendre sans qu’elle ait besoin de lever poliment le doigt pour en demander l’autorisation !
Je lis, en début de texte : ” Nous fêtons cette année le 112ème anniversaire de la loi de 1905″. Ah bon ! On fête donc une loi qui a été imposée par la F.M.? Quel lapsus, qui en dit long sur l’état d’esprit de celui qui a écrit. Quant à dire ” Comme le christianisme a eu à rectifier certains de ses positionnements, l’islam en est à cette période de son histoire.»” C’est de l’utopie romantique qui prouve une méconnaissance de cette pseudo religion dont le TEXTE FONDATEUR EST LE CORAN ET LES HADDITHS. Le Coran ” est la parole de Dieu”. Point final. Qui oserait mettre en doute la parole de Dieu serait immédiatement déclaré apostat, et passible de mort. Il faut que nos “élites” religieuses surtout comprennent que la masse musulmane, des “monsieur tout le monde” ne bougera jamais le petit doigt pour tenter d’inverser le courant (et donc le Coran). C’est exactement comme si on pensait pouvoir transformer une vache en cheval de course au prétexte qu’on lui mettrait un mors et une selle. Ces gens tètent le Coran en même temps que le lait de leur mère. (et il ne leur vient même pas l’idée que cela puisse changer). Monseigneur Pontier a entendu sa mère lui parler en Français. Croyez vous que même le Saint Esprit pourrait lui faire dire la messe en Tchéchène ? – Ite missa est. – L’EVEILLEUR
@FYP L’EVEILLEUR : Bien dit !
Je souscris entièrement.
J’ajoute également que la “mode” consistant à tordre le cou à la réalité objective en fonction de l’audimat du JT de 20h, amène les médias français à montrer tendancieusement, la “première femme” IMAM sur les écrans de télé (BCBG et sans voile) comme “LA” voie qu’emprunterait cette fausse religion pour aller je ne saisi où…
Objectif subliminal par l’image, faire croire que l’Islam évolue alors qu’il est la panacée de la régression la plus sanguinaire au Monde, religion hérétique de surcroît, vrai instrument politique de guerre et d’asservissement.
Idée de cadeau de Noël pour Mgr Pontier: un volume du Coran, avec traduction halal en français !
Pour les musulmans Jésus n’est pas le Fils de Dieu mais un simple Prophète !
Jésus succède aux prophètes d’Israël (5,46; 57,27). Il est envoyé aux Fils d’Israël (3,49; 43,59-64; 61,6) pour confirmer la Torah (3,50; 5,46; 61,6); supprime certains interdits (3,50) et annonce Muhammad (61,6) !!!
@Courivaud : Bien dit !
Je souscris entièrement.
Merci, Carolus Magnus et Fyp l’éveilleur.
Il existe d’ailleurs une autre forme de dhimmitude pratiquée par ces évêques conformistes tels Mgr Pontier : la dhimmitude envers la religion laïque.
Quel crédit accorder à de tels textes sans valeur magistérielle ? Les fidèles ne sont pas tenus de les écouter, de les suivre, même pas de les entendre.