Le cléricalisme a encore de beaux jours devant lui, même si le nombre des candidats diminue drastiquement en ce beau pays. J’en veux pour preuve un incident ridicule. La revue catholique La Nef avait organisé autour d’un évêque méridional particulièrement engagé sur le sujet des Chrétiens d’Orient, et avec la participation du groupe de jeunes volontaires SOS Chrétiens d’Orient, un gala de bienfaisance dans un lycée catholique bon chic bon genre. Eh bien, il parait que tout l’appareil de l’Église officielle s’est mis en branle pour faire capoter l’événement.
Que des jeunes gens un peu trop zélés (mais peut-on l’être trop à leur âge) soient allés dans l’Orient compliqué avec des idées simples pour « faire quelque chose », sans se préoccuper des imbroglios locaux, et surtout sans demander son avis à un épiscopat qu’ils ignorent autant que celui-ci les méconnaît, on leur aurait volontiers pardonné. Entre parenthèses, il ne semble pas que les intéressés aient été aussi regardant sur la provenance de cette aide, aussi modeste qu’elle fut. Il n’est pas exclu que, localement, certaines manipulations aient pu avoir lieu. Aucun ami de nos frères orientaux n’écartera à priori cette hypothèse. Que voulez-vous, c’est l’Orient… et puis nous n’avons de leçon à donner à personne. Qui se souviens encore, à part quelques vieux grognons, des jours où les catholiques français ignoraient jusqu’à l’existence de chrétiens au Proche-Orient ?
Mais voilà, si ces jeunes gens n’avaient eu à se reprocher qu’un péché de jeunesse et d’enthousiasme, vous n’en auriez jamais entendu parler. Ce qu’ils ignoraient, les pauvres naïfs, c’est que vous pouvez faire tout ce que vous voulez, risquer éventuellement votre vie (le daeshien continue à mordre en ces contrées où nous l’avons longtemps nourri), donner de votre temps, vous préoccuper de vos frères dans la foi, échapper à l’abrutissement et au désenchantement de votre génération par l’altruisme, cela ne compte pas, si on vous soupçonne d’être « d’extrême-droâte ». C’est le péché contre l’Esprit qui efface tout. D’ailleurs, ôtez une voyelle à SOS-Chrétiens, et vous verrez qu’ils ne songent à faire renaître la bête immonde…
Plus prosaïquement, sans le savoir, ils avaient marché sur une mine. Plus exactement, ils avaient marché sur les plates-bandes d’un prélat français bien connu, de Lourdes à Bagdad, censé faire la pluie et le beau temps charitable dans les échelles du Levant. Nulle intention de notre part de remettre en cause ici la légitimité de l’excellent homme, ni sa compétence dans les arcanes du christianisme oriental. Jongler avec plusieurs dizaines de confessions chrétiennes sur fond de guerres civiles, il y a de quoi perdre le reste de latin qu’on a pu avoir. Mais voilà, le dit ecclésiastique est d’une sensibilité politique un peu maladive sur le plan politique franco-français. Du malheur d’avoir un frère… ! Les pauvres volontaires de SOS ont même eu droit à une dénonciation publique, genre Révolution culturelle, à la dernière réunion de Lourdes, sans avoir jamais eu la moindre chance de s’expliquer ou de se défendre. Selon que vous serez puissants ou misérables.
Là où les fameux jeunes gens s’en sortent par le haut, c’est qu’ils ont renoncé immédiatement à leur participation à l’événement, parce que, je cite : « les chrétiens d’Orient ne devaient pas être les victimes de nos querelles franco-françaises ». Il faut leur tirer notre chapeau. Quant aux clercs qui se sont commis dans ces mesquineries, mitrés ou pas, bien que nous soyons de la même corporation, assurons-les de la sincérité de nos sentiments.
Gaston Champenier
Bravo pour votre article!
On disait des premiers chrétiens: voyez comme ils s’aiment! Le temps a passé …Et nous ne nous arrangeons pas!
bravo sos chétiens d orient!
l eglise se ridiculise(une fois de plus ,hélas)
Rien n’est bien clair dans cet article ! Trop de flou ! Trop de non dit ! On reste sur une idée générale sans rien apprendre. Quant à nos “clercs” d’aujourd’hui je les prends personnellement pour les “jureurs” de la Révolution … et ne les fréquente plus !
cher Monsieur, cet article est ce qu’on appelle, en langage journalistique, un “billet d’humeur”, en d’autres termes une opinion. rien de plus. Si le second degré ne vous dit rien, qu’y puis-je?
Peut-être que ces SOS Cd’O ne font pas un usage optimal des sous qu’on leur donne? Sont-ils si proches de l’extrême-droite? Ils me semblent très proches de la mairie de Saint-Cloud qui n’en est pas. L’ideal serait une saine concurrence, frangins Gollnisch ou pas…