Le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, est interrogé dans Le Progrès de Lyon sur le changement dans le Notre-Père :
«Nous avons deux versions du «Notre Père» dans l’Evangile, l’une en saint Matthieu et l’autre, plus courte, en saint Luc. Cet enseignement de Jésus nous est transmis en grec, et c’est le texte de Matthieu qui est récité habituellement. Dans la 6e demande, le mot utilisé est «peïrasmos» qui veut dire à la fois «épreuve» et «tentation». La nouvelle traduction – «Ne nous laisse pas entrer en tentation» – a été validée par les conférences des évêques des pays francophones. Nous demandons à Dieu, lorsque le tentateur s’approche, de ne pas entrer dans son piège. Mais si nous donnons à ce mot son autre sens – épreuve- cela signifie : «Seigneur, si tu juges bon de me «tester», de me mettre à l’épreuve… s’il te plaît, pas des choses trop dures pour moi ! Tu connais ma fragilité… ». La précédente formule, «Ne nous soumets pas à la tentation», n’était pas fausse, mais elle pouvait être mal interprétée. Dieu, en effet, peut vouloir nous tester, mais la tentation, elle vient du diable. C’est amusant d’ailleurs, de voir qu’en français, les verbes «tenter» et «tester» sont si proches.
Ce changement était-il vraiment nécessaire ? Il ne serait jamais venu à l’esprit des chrétiens de considérer Dieu comme tentateur!
«C’est ce que j’ai toujours constaté ! (…). Le sens en était parfaitement compris! Il n’empêche qu’une traduction plus précise est toujours un progrès. Donc, je me réjouis du travail accompli.»