C’est ce que pense Mgr Stenger, évêque de Troyes, interrogé sur la modification du Pater noster dans sa traduction française. Il ne conviendra plus de dire « Et ne nous soumets pas à la tentation », mais « Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». Et pour ceux qui n’avaient jamais dit “ne nous soumets pas“, ils pourront continuer à dire “ne nous laisse pas succomber” ?
Mgr Marc Stenger commente :
« Cette modification vient du fait que la traduction initiale n’était pas tout à fait juste ». « Il aurait donc fallu traduire pour cette prière «Ne nous laisse pas entrer dans la tentation», ou bien «Ne nous porte pas vers la tentation», et non pas «Ne nous soumets pas à la tentation» ».
La version actuelle date de 1966 et résulte d’un compromis œcuménique (?)
« Il y a longtemps que cette version pose question. Il n’est pas envisageable, en effet, que Dieu nous soumette à l’épreuve. Comme si Dieu était à l’origine de la tentation. La nouvelle version indique au contraire qu’il ne permet pas que nous soyons tentés ».
Il reste que, pour l’évêque de Troyes, l’une des modifications majeures fut le passage, dans cette même prière, du vouvoiement au tutoiement (« Notre Père qui es aux cieux ») : « c’est ce qui a traduit une véritable proximité avec Dieu ».