Homélie donnée par Mgr Colomb le 9 septembre pour l’accueil des sœurs Clarisses du Rameau de Sion au couvent de Nieul sur Mer.
Le livre d’Osée est un magnifique contrat de mariage, beaucoup plus qu’un contrat, en fait, beaucoup plus qu’une institution, il décrit une alliance pour toujours. Il nous présente le sacrement du mariage à l’image de l’alliance entre Dieu et l’homme. «Tu seras ma fiancée et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la tendresse, la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur ». Voici présentée l’alliance avec Dieu !
Sainte Claire est cette jeune fiancée qui à l’âge de 18 ans quitte sa famille le jour du dimanche des Rameaux 1212 pour vivre l’idéal évangélique de Saint-François, et vous, chères sœurs, qui vous inscrivez dans la suite de Sainte Claire et de tant d’autres sœurs, vous pouvez chanter avec le psalmiste : « le Seigneur m’a comblée de joie, alléluia, il m’a revêtue de sainteté ».
Quel est le secret de ce bonheur, mes sœurs, qui transparaît sur vos visages paisibles, dans vos bras ouverts accueillants, vos mains priantes, dans vos maisons silencieuses ? Tient-il dans vos personnes, ce secret ? Non, Saint-Paul dans la lettre aux Corinthiens nous le dit : «nous sommes des poteries sans valeur » ! Non, cette paix, ce bonheur, viennent de Dieu. C’est ce trésor dont parle Saint-Paul. Il n’est pas seulement source de beauté pour nos personnes, source de lumière pour nos communautés, pour notre Eglise, il est source de puissance. Source de puissance, parce que, éprouvés, désorientés, écrasés, vous persévérez. L’Eglise vit. L’esprit saint est plus fort que les épreuves qui nous assaillent.
Certes nous n’échappons pas à notre condition de créature, d’homme et de femme, et en ce sens Saint-Paul a bien raison de rappeler que « l’homme extérieur va vers sa ruine », mais il distingue dans notre humanité la partie visible, corporelle, mortelle et la partie invisible, spirituelle, éternelle.
Oui, soyons en certains, notre baptême vécu dans la foi a la faculté de nous renouveler sans cesse. Nous somme les hommes et les femmes d’une éternelle jeunesse !
Quel est le secret de cette jeunesse spirituelle ? Il est dans la demeure de Jésus : « Demeurez en moi comme moi en vous », nous dit le Seigneur qui prend l’image de la vigne et des sarments comme comparaison avec notre relation entre lui-même et les disciples que nous sommes. Demeurer en lui, en Jésus et que ses paroles demeurent en nous, c’est-à-dire que la Parole de Dieu nous habite, voilà le secret du bonheur, le secret de notre force, de notre fécondité, car ce qui fait la gloire du père c’est le fruit que nous donnons.
Merci, mes sœurs, de nous montrer le chemin de l’intimité avec le Seigneur, celui de la communion parfaite, celui de la fidélité. Mais interrogeons-nous ? N’y a-t-il pas à l’origine de ce trésor que vous portez, de cette intériorité sans ride, de cette joie inaltérable, de cette alliance, n’y a-t-il pas la séduction de Dame pauvreté ? C’est la pauvreté qui est votre trésor parce que vous êtes fidèles à Sainte-Claire : «J’ai toujours été attentive et passionnée pour observer et faire observer la sainte pauvreté ». La découverte de Dame pauvreté passe par une meilleure connaissance de nous même, l’homme sans Dieu n’est qu’un fruit sec, plein de suffisance, de verbiage, et sans avenir. L’homme trouve sa richesse en Dieu, en le servant, en le glorifiant, en l’aimant et la prière à laquelle vous nous invitez si souvent dans la journée et une déclaration d’amour !
Merci, mes sœurs, de continuer à faire de ce lieu béni un havre de prière silencieuse où l’homme intérieur qui est en nous vient puiser sa force et désaltérer sa soif.
La Prière de Sainte Claire d’Assise « Que notre Seigneur vous bénisse et vous garde… » :
« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Que notre Seigneur vous bénisse et vous garde ; qu’il vous découvre son Visage et vous prenne en pitié ; qu’il tourne vers vous son Visage et vous donne la Paix. A vous mes sœurs et mes filles, à toutes celles qui viendront après vous et qui resteront en notre compagnie, et à toutes les autres qui persévéreront dans tout notre Ordre, jusqu’à la fin, en cette sainte pauvreté. Moi, Claire, servante du Christ et petite plante de notre Père saint François, moi qui suis, bien qu’indigne, votre sœur et votre mère, et la sœur et la mère de toutes les autres Pauvres Dames, je prie notre Seigneur Jésus-Christ, par sa miséricorde, par l’intercession de sa sainte Mère Marie, de saint Michel archange et de tous les saints anges de Dieu et de tous les saints et saintes de Dieu. Que le Père des cieux réalise et confirme pour vous, au ciel et sur la terre, cette très sainte Bénédiction ; sur la terre, en vous faisant croître en grâce et en vertus parmi ses serviteurs et servantes de la chrétienté militante ; au ciel, en vous y accueillant dans sa gloire avec les saints et les saintes de la chrétienté triomphante. Je vous bénis autant que je le puis et plus que je le puis, maintenant durant ma vie et ensuite après ma mort, de toutes les bénédictions que le Père des miséricordes a conférées et conférera au ciel et sur la terre à ses fils et à ses filles dans l’Esprit, et de toutes les bénédictions qu’un Père spirituel ou une mère spirituelle ont pu conférer à leurs enfants spirituels et leur conféreront encore. Demeurez toujours les amies de Dieu, les amies de vos âmes et de toutes vos sœurs, et soyez toujours attentivement fidèles aux promesses que vous avez faites au Seigneur. Que le Seigneur soit toujours avec vous, et puissiez-vous être, vous aussi, toujours avec Lui ! Amen. »