Le père Laurent Stalla-Bourdillon défend le texte du Pape sur les migrants dans La Vie. L’abbé de Tanoüarn lui répond.
Voici déjà le texte de l’aumônier des parlementaires :
Les réactions, souvent désobligeantes, au message du Pape François pour la journée 2018 du migrant et du réfugié, publiée en août 2017, sont révélatrices de deux graves confusions.
La contestation essentielle porte sur la trop grande bienveillance du Pape à l’égard des migrants. Ses propos concernant les conditions de leur accueil semblent à certains totalement délirants. Contrairement aux auteurs des critiques, le Pape serait d’un angélisme naïf, à la limite dangereux, concernant l’identité réelle des migrants : ils sont étrangers (à la culture européenne) et de surcroit ils sont musulmans. Le Pape ignore la menace que l’Islam fait peser sur l’Europe : voilà son tort. Demain, le Pape sera le complice tout trouvé, des attentats que l’on nous prédit. Il n’est pas comme toutes les vraies bonnes consciences qui le critiquent, un défenseur de la supériorité culturelle de l’Europe chrétienne. Ces migrants menacent l’intégrité ethnique et religieuse de l’Europe. C’est pourquoi ces auteurs ne comprennent pas que le Pape ne soit pas le défenseur de l’Europe, telle qu’elle s’est développée dans l’histoire, produisant une culture basée sur la foi au Christ, repoussant vaillamment l’hérésie que représente l’Islam pour le Christianisme.
Ces personnes revendiquant leur identité « catholique » n’hésitent plus à annoncer que Rome tombera sous la domination de l’Islam, et que le Pape en sera responsable. En attaquant ainsi le Pape, ces personnes adressent un triste signal de division à ceux qu’ils veulent combattre. Ce n’est pas parce que Rome est en Europe et est le siège de l’Eglise catholique, que l’Eglise a pour mission d’édifier une Europe chrétienne. Ce serait là une logique de domination territoriale qui consonne avec celle que l’on présume des musulmans, soucieux d’étendre leur empire sur l’Europe et sur le monde. Nous assistons ici à une première confusion : la réduction du christianisme à une identité culturelle, à un détournement de la foi au Christ dans un rapport de force culturel et religieux. Si cela a pu exister dans l’histoire, il semble que l’Eglise soit davantage soucieuse de faire entrer l’humanité dans l’ère de la liberté de conscience et dans la responsabilité personnelle qui en découle. Rome est le lieu du martyr des apôtres Pierre et Paul, témoins de la Parole de Vie qui s’énonce dans le don de soi jusqu’au bout et par amour.
Sans doute faut-il redire que le christianisme n’a pas à mimer des prétentions de conquêtes géographiques comme critères de son action, de sa crédibilité. Ce n’est pas parce que l’Evangile rapporte la parole du Christ « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » Matthieu 28,19, que cela indique une hégémonie territoriale à atteindre. Ce ne sont pas des nations qui sont à conquérir, mais des disciples : dans toutes les nations, faites naître des disciples ! Or, un disciple du Christ est une personne qui a compris que son humanité n’était pas encore complète et que son achèvement suppose un don de soi, une relation à l’autre et le combat permanent contre l’illusion de la possession, de la jouissance et de la puissance. Autrement dit, le Pape François est d’abord le témoin de la Parole vivante de Dieu qui donne à l’être humain d’atteindre à sa plénitude. Il a pour souci l’accomplissement de l’humanité en toute personne et non pas la protection culturelle d’une Europe dont il sait qu’elle accélère sa stérilisation en se refermant sur elle-même.
Il y a bien dans l’inquiétude de tant de personnes aujourd’hui, une relation inavouée entre l’état spirituel de l’Europe et son appartenance à une religion. Dans une Europe qui a très largement renoncée à fonder son développement intellectuel et spirituel sur la Parole de Dieu, certains reprochent à l’Eglise et à ses pasteurs, cette perte d’emprise sur les âmes. C’est oublier que la foi dans la Parole de Dieu ne se commande pas, ne s’impose pas. S’il devait apparaître que le délitement spirituel et culturel de l’Europe, assommée par l’idéologie du progrès et aveuglée sur la vocation de la nature humaine, viennent d’une apostasie silencieuse des baptisés, ce serait une prise de conscience salutaire. En attendant, s’en prendre au Pape et le rendre responsable de notre état actuel relève de l’imposture.
Il faut donc rappeler que la responsabilité du Pape est d’abord le développement humain intégral, telle qu’il est apparu dans la personne du Christ. La doctrine chrétienne ne peut s’abstraire de la réalité de la personne en chair et en os. Le cardinal Parolin faisait observer, en ce sens, cette sensibilité du pape. Pour François, « la réalité est toujours supérieure à l’idée. Nous nous rencontrons dans le réel, dans la vie concrète, avant de nous confronter avec des idées et des systèmes de pensées différents. En d’autres termes, ce n’est qu’en embrassant l’autre, comme il se présente et là où il se trouve, que je peux entreprendre avec lui un voyage fraternel vers la vérité et la réconciliation ». (Discours à l’Ambassade d’Italie près le Saint Siège, le 10 mai 2017).
Il faut alors noter une seconde confusion dans les critiques adressées au Pape François.On ne distingue plus la personne de sa religion. Or, il faut de toute urgence opérer une distinction entre la personne et sa croyance. Ce n’est pas parce que ces migrants sont musulmans qu’ils ne partagent pas la même et unique humanité qui nous forme. Enfermer une personne dans sa croyance religieuse, c’est lui interdire de changer de religion, d’accéder à la rencontre et à la foi au Christ. Etre de confession musulmane, n’est pas, pour un chrétien, le dernier mot d’une identité humaine. Si les chrétiens voulaient rendre un service bien utile pour faire face aux défis de notre temps, ils seraient bien inspirés de ne pas essentialiser leur propre identité chrétienne. Un chrétien est un baptisé. Un baptisé s’efforce de vivre son baptême et de devenir ainsi « chrétien », disciple du Christ, ce qu’il ne peut vivre sans l’ouverture de son être à l’action de l’Esprit-Saint. Autrement dit, le chrétien atteste que son humanité est encore en genèse, et qu’elle croît à mesure que le Christ grandit en lui. Pour un chrétien, il faut chercher prioritairement à concevoir en soi-même l’amour dont le Christ a voulu aimer chacun de nous.
Tant que nous ne parviendrons pas à distinguer l’accueil inconditionnel des personnes (en tant qu’elles partagent la commune humanité) et l’effort de réflexion critique sur les contenus des doctrines religieuses, nous continuerons à essentialiser les identités religieuses. Il risque de devenir plus courant d’incriminer le Pape que de faire l’effort de comprendre ce qu’est l’être humain. Pour le Pape François, l’humanité est première, c’est elle que le Christ est venu sauver en chacun, en nous permettant de nous accomplir dans son propre passage vers son Père : dans le don de lui-même sans mesure. Pour cela, François est d’abord et « toujours attentif aux situations de mal-être matériel et moral, qui blessent l’humanité de notre temps ».
Si François veut prouver à l’Europe qu’elle conserve quelque chose de son dynamisme évangélique, il ne peut faire autrement que de réveiller en elle sa capacité à prendre soin de ce qu’il y a d’humain en chacun de ces migrants. Il sait que son pontificat se déroule dans une période de craquements de l’histoire. La perte du sens de l’homme en est certainement le plus assourdissant. S’il fallait que le Pape se mette à crier au loup avec tous ceux qui annoncent les nouvelles invasions barbares et sonnent le branle-bas de combat, il aurait abdiqué sa mission d’être le gardien de ce qui fait que l’être humain accède à sa pleine humanité et devient « fils de Dieu », en reconnaissant en un autre homme, fût-il son ennemi, son frère.
S’il appartient aux responsables politiques de gérer la sécurité des Etats face à l’évidente période de violence aveugle du terrorisme fondamentaliste, il appartient au Pape de regarder à ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, car l’horizon authentique de sa vie ne se voit pas à vue humaine, mais dans la Résurrection du Christ, gage de notre avenir commun. Le chef de l’Eglise n’a pas à son agenda la sécurité de l’Europe. Il aurait davantage l’idée de conduire cette génération à se défaire de ses fausses sécurités. Ce monde n’est pas le dernier lieu de l’homme, mais le lieu transitoire par lequel l’homme accède à son humanité en ayant avant tout le goût de « la lutte contre la pauvreté, aussi bien matérielle que spirituelle, la volonté de construire la paix et de construire des ponts. » « C’est un chemin difficile » concluait le cardinal Parolin, « nous restons piégés dans la prison de notre indifférence ; un chemin irréalisable, si nous croyons que la paix n’est simplement qu’une utopie ; un chemin possible, si nous acceptons le défi d’avoir confiance en Dieu et en l’homme, et si nous nous engageons pour reconstruire une authentique fraternité, en prenant soin de la création. Il faut avoir beaucoup de courage et abandonner derrière nous les complaisantes certitudes que nous avons acquises, en nous engageant dans une authentique conversion du cœur, des priorités, des styles de vie ».
Et la réponse de l’abbé Guillaume de Tanoüarn :
En cette fête de saint Augustin légèrement dépassée, je tombe, en lisant La Vie, sur une formule du Père Stalla-Bourdillon, responsable du Service pastoral d’étude politique, qui me semble révélatrice, c’est-à-dire porteuse de vérités. Nous sommes en plein dans le débat sur les migrants, sur ce droit opposable universel que le pape François, au nom de la Personne humaine, veut voir conféré aux migrants, qui déferlent sur l’Europe depuis la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, le Tchad et toute l’Afrique sub-saharienne. Loyalement le Père Stalla-Bourdillon fait son métier, en défense de la parole pontificale.
Son premier argument ? Une nouvelle définition de la fonction pontificale. Pour lui, il faut reconnaître, je cite, que “la responsabilité du pape est d’abord le développement humain intégral, tel qu’il est apparu dans la personne [divine] du Christ”.
On peut rapprocher cet essai pour la délimitation d’un rôle qui soit propre au Successeur de Pierre, mais qui touche en même temps à l’univers et à l’universel, de cette belle appellation, qui resurgit depuis Vatican II : “pasteur universel”. Le pasteur est celui auquel le Christ a confié solennellement ses brebis, après sa résurrection (Jean 20). Quant aux brebis, elles ne sont pas toutes explicitement de “ce” bercail (Jean 10). Le pape-monde a une fonction qui dépasse cette confession particulière qu’est le catholicisme. “Doux Christ en terre” disait Catherine de Sienne, chargé, au nom du Christ, du salut du monde, il est bien le pasteur universel. On peut dire que la personne de Jean-Paul II a illustré, pour la première fois depuis les grands papes du Moyen âge, cette fonction du pape-monde, qui dépasse toutes les limites humaines, comme l’Eglise dont il a la charge, parce qu’elle est à la fois l’Eglise visible et l’Eglise invisible. Nous avons trop tendance à juger le pape en tant que chef de l’Eglise catholique (par quoi nous entendons de façon humaine, trop humaine le catholicisme). Or il est beaucoup plus que cela, puisqu’il est le pasteur universel, pour qui le salut ou la damnation d’une âme quelle qu’elle soit ne peut pas être un événement indifférent.
Faut-il inférer de ce premier point, avec le Père Stalla-Bourdillon, que “la responsabilité du pape est d’abord le développement humain intégral”?
Cette idée de développement humain intégral fait florès depuis l’encyclique Laudato si. Elle permet de concilier dans une seule vision le service de la Planète et le service de l’homme tel qu’il est sorti des mains de Dieu. Mais faut-il aller jusqu’à dire que la destinée surnaturelle de l’homme fait partie de son “développement intégral”, alors que, nous le savons, cette destinée est essentiellement gracieuse ? Plus difficile encore, dans l’autre sens : peut-on accepter qu’un développement humain intégral soit synonyme de salut ou de réalisation surnaturelle ? Suffit-il de réaliser une harmonie aléatoire des forces divergentes qui se partagent trop souvent notre humanité pour considérer que l’on a, par là même, accompli la visée de l’Eglise et que rien ne nous manque ? L’humanisme intégral de Jacques Maritain (1936) n’allait pas jusque là, le philosophe thomiste reconnaissant que la nature ne peut prétendre se réaliser sans le surnaturel, qui est donné, qui est en plus, par grâce, comme une seconde chance, pour l’homme qui, de son côté, reste essentiellement pécheur, tant qu’il ne peut déployer que les forces de sa nature. Il ne suffira pas, parvenu de l’autre côté du voile, de dire au Christ : “J’ai pratiqué un développement humain intégral”, “J’ai été responsable du développement humain intégral” pour être sauvé.
Comme pasteur universel, la responsabilité du pape n’est pas “le développement humain intégral”, mais le salut des âmes, par la prédication de cette parole, affutée comme un glaive à deux tranchants, qui pénètre en tout homme, « d’une manière que Dieu connaît », à la jointure de l’âme et de l’esprit, pour provoquer un amour “plus grand que notre coeur”.
Quant au développement humain intégral, il correspond à la connaissance que l’homme prend de lui-même en régime de chrétienté. Bien entendu, le pape n’en est pas responsable, même s’il est engagé, avec tous les autres acteurs de la chrétienté, conscients et inconscients, dans sa réalisation. Ce sont néanmoins les autorités temporelles, surtout quand elles sont chrétiennes mais pas seulement, qui doivent en rechercher l’accomplissement au-delà des confessions particulières, mais en deçà de l’esprit, qui lui va beaucoup plus haut, “passant infiniment l’homme”. Sur la nature de ce développement humain intégral, il importe également que les Institutions internationales permettent aux Etats de se mettre d’accord. Il est vrai qu’elles le font mal. Mais est-ce une raison pour que le pape, chargé du salut du monde à l’image du Divin maître, se sente en plus responsable de ce salut temporel, de ce bien commun universel, de ce développement humain intégral des diverses sociétés, qu’elles soient ou non d’origine chrétienne ? Je ne le crois pas.
Le Père Stalla-Bourdillon me semble ici, pourtant, un parfait interprète. On sent que cette responsabilité du bien commun universel, c’est à quoi aspire la papauté depuis longtemps. Je pense à certains textes de Pie XII sur le sujet. Certains passages de Caritas in veritate, l’encyclique sociale de Benoît XVI (2009) le laissaient penser aussi, cette idée par exemple d’un groupe de sages, groupe arbitrant des conflits planétaires, dont le pape aurait tout naturellement fait partie. Pour cette fois, pour aujourd’hui, le théoricien est le Père Stalla-Bourdillon. Il interprète la pratique migratoire du pape François, en des termes qui montreraient qu’il ne se sent pas d’abord responsable de cette première loi qui est le salut des âmes, comme dit le Codex, qu’il ne se sent pas responsable de la christianisation des âmes, mais plutôt d’une abstraction séculière qui concerne au premier chef les autorités temporelles : ce que le Père Stalla-Bourdillon nomme le développement humain intégral.
Ainsi, contre le concile Vatican II et sa théorie néo-thomiste de l’autonomie des réalités politiques, la papauté contemporaine a eu beau renoncer à la tiare, insigne moyen-âgeux, à la faveur de cette confusion entre la nature et le surnaturel que porte l’expression “développement humain intégral”, elle connaît la même tentation que la papauté médiévale d’Innocent III à Boniface VIII, cette confusion du spirituel et du temporel. Comment se formule l’augustinisme médiéval ? “Le pape est celui par lequel règne tous les rois de la terre” écrit saint Thomas d’Aquin (ou bien est-ce Ptolémée de Lucques ?) au chapitre 16 du De Regno. “La responsabilité du pape est d’abord le développement humain intégral” écrit de la même façon le Père Stalla-Bourdillon aujourd’hui… Vertigineux rapprochement ! De part et d’autre on constate la même “temporalisation du Royaume de Dieu” que déplorait Jacques Maritain dans le Paysan de la Garonne et la même volonté d’atteler le successeur de Pierre à un projet temporel universel, dont il serait la clé de voûte.
Inutile de préciser ce que l’humanité sait obscurément depuis la Tour de Babel : que ce projet temporel universel est “vanité et poursuite du vent”…
On m’objectera sans doute que le Père Stalla-Bourdillon, dans la formule que j’ose incriminer, prend soin de préciser qu’il s’agit du développement humain intégral “tel qu’il est apparu dans la personne du Christ”. En réalité cette précision ne précise rien et confond tout : de quoi parle-t-on dans le “développement humain intégral” ? Dans la deuxième partie de son texte, le Père appelle dans la logique de son propos à “opérer une distinction entre la personne et la croyance”, à ne pas “enfermer une personne dans sa croyance religieuse”, bref à ne pas essentialiser les appartenances religieuses, et il précise : fussent-elles chrétiennes. Mais le Christ, qu’il revendique comme modèle du développement humain intégral, n’est-il pas l’origine de notre appartenance, le chrétien par essence, le religieux de Dieu, le frère universel, celui qui ancre en Dieu ceux qui le cherchent ? Et celui qui s’approche du Christ ne voit-il pas justement son essence humaine se réaliser, bien au-delà du projet biologique que porte notre nature commune?
Il y a donc une contradiction drastique entre d’une part cet effort de relativisation des croyances (parmi lesquelles la chrétienne au premier chef), qui aboutit, dans le texte du Père, à mettre en avant “cette même et unique nature qui nous forme” et d’autre part sa volonté de réduire “le développement humain intégral” au Christ. Dans la deuxième perspective, on est obligé de dire que le développement vient du Christ et de la foi au Christ et que l’islam (puisque c’est de cela qu’il est question) s’en éloigne dans la mesure où il s’éloigne de l’enseignement du Christ. Mais alors que reste-t-il de tout l’effort du Père, visant à “relativiser les croyances” en insistant sur “cette même et unique nature qui nous forme” ? On est obligé de reconnaître qu’il fait coexister deux discours de manière purement rhétorique, j’allais dire de manière pieuse, mais en dehors de la rigueur des termes auxquels il fait appel.
Il me semble que cette théologie qui prétend identifier le Christ avec “cette même et unique nature qui nous forme” est une théologie vaine, qui s’affranchit de la loi de non-contradiction, au profit d’un simulacre de Christ, sorte de zombie théologique, qui n’aurait plus ni frères ni soeurs, qui ne serait plus capable de faire des chrétiens et se contenterait de savoir recevoir, bonasse, tout individu au nom de son humanité.
Bref, il me semble que nous sommes devant le choix de deux Christ :
- Le Christ qui, dans une sorte de jeu de miroir, se contenterait de l’humanité de l’homme dans son développement intégral : que cet homme soit chrétien, musulman ou autre, il importe de relativiser sa « croyance » (de façon significative, on ne parle pas de foi ici) au profit de son humanité, qui est le seul absolu, celui que Dieu a créé.
- Et puis le Christ qui est venu pour augmenter l’humanité par la foi en lui. Foi explicite, foi implicite, lumière innée, “qui éclaire tout homme venant en ce monde”, lumière adventice qui fait de lui un fils de Dieu…
Pas une seconde je ne mettrai en cause la foi du théologien. Mais j’ai peur que la logique des concepts qu’il développe ne poussent les lecteurs inattentifs du Père Stalla-Bourdillon à se rattacher à la première de ces deux images du Christ, qui n’est manifestement pas celle du christianisme réel.