Le père Arnaud du Cheyron, curé de Mirande (Gers), rejoindra en septembre l’Académie pontificale ecclésiastique à Rome pour devenir nonce apostolique. Une première pour un Français depuis 2006.
Selon le Guide 2017 de la Conférence des évêques de France, seulement quatre nonces français sont en poste: auprès de l’UE, aux États-Unis, au Guatemala et au Ghana. Trois sont retraités. Mais surtout aucun français n’avait intégré cette prestigieuse école depuis 11 années. Le dernier Français à en être sorti est Mgr Fabrice Rivet, en 2006, prêtre du diocèse de Bordeaux et actuellement secrétaire particulier de Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’État.
Agé de 32 ans, l’abbé du Cheyron déclare au Point :
“Je ne suis pas rentré dans l’église pour être nonce. Mon objectif était d’être prêtre d’une paroisse”. “Rien savoir est contraire à mon tempérament. Mais j’ai décidé de m’abandonner à la providence. Et ma conviction est profonde: je réponds à l’appel du Seigneur. Donc, je serai heureux”. “Quand vous vous donnez avec générosité et vérité pour un idéal (…), on sait que cela ne fait pas plaisir au démon (…) On voit des gens tomber dans la corruption, le lucre, l’argent… Je ne sais pas si je suis prêt. Mais j’en ai conscience. Et je pense que l’école nous forme. Enfin j’espère ! Et j’ai confiance en Dieu”.
Les élèves, recrutés par le président de l’Académie pontificale ecclésiastique, après accord de leur évêque, sont des prêtres remplissant trois conditions:
- maîtriser deux langues en plus de leur langue maternelle,
- avoir une licence en droit canonique ou en théologie,
- avoir moins de 35 ans.
Le père du Cheyron avoue qu’il ne répond pas aux critères de langues : s’il parle l’italien, il éprouve de “grandes difficultés” en anglais.
“Je ne veux pas jouer à la fausse humilité. Je suis le seul Français dont l’évêque a dit oui”. “Je suis arrivé à la conclusion que j’ai donné ma vie au Seigneur. Et quand on donne sa vie au Christ, c’est pour aller où on ne pense pas aller. J’ai fait le choix de l’obéissance”. “Je change de service dans l’église. Je reste un prêtre de l’église catholique”.
Ayant “entendu l’appel de Dieu à 7 ans”, lors d’une messe au cours de laquelle l’évêque priait pour les vocations, il a passé un Bac L, puis a entrepris sa formation avec l’année de propédeutique à Rodez. Puis, il a passé deux ans au séminaire de Toulouse, avant de passer trois ans à Paris. Ensuite, ses supérieurs l’ont envoyé six ans à Rome passer un bac de théologie puis une Licence canonique en Droit canonique. C’est à Rome qu’il sera ordonné prêtre et célébrera ses premières messes.
Mgr Maurice Gardes, évêque d’Auch, précise :
“C’est quelqu’un qui fait bien son travail. Son potentiel a été repéré là-bas”.