Le Pardon des Sept Saints est un désormais traditionnel pèlerinage islamo-chrétien au Vieux-Marché dans le diocèse de Saint-Brieuc. Ces 7 saints sont les Sept Dormants d’Éphèse, sept officiers romains qui, refusant de renier leur foi chrétienne, ont été emmurés vivants dans une caverne près de la ville d’Éphèse par l’empereur romain Dèce (IIIe siècle). Cette histoire des Sept Dormants est née en Orient au début du VIe siècle, et elle a été popularisée en Occident dès la fin de ce même siècle. Mais elle est aussi arrivée en Arabie au début du VIIe siècle, peu avant Mahomet, et elle est racontée dans la sourate dite des « Gens de la Caverne » du Coran (et qui comporte plusieurs imprécations contre les chrétiens…). En 1954, à l’orée de la guerre d’Algérie, Louis Massignon fait le rapprochement entre ces deux versions.
Invité par Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, Mgr Jean-Paul Vesco, qui adule Louis Massignon, a accepté de présider cette année le Pardon des Sept Saints. Âgé de 55 ans, Mgr Jean-Paul Vesco a été ordonné prêtre en 2001 dans l’ordre dominicain et s’installe en Algérie, à Tlemcen dans le diocèse d’Oran. Il a été nommé évêque par le pape Benoît XVI le 1er décembre 2012 dans le diocèse dont il avait été vicaire général de 2005 à 2010.
Mgr Vesco a déclaré :
« Que c’est beau de vivre ce moment quand, en parcourant le monde, nous oublions nos liens. Que ce temps nous tourne vers l’avenir ! Ca sert à ça d’avoir des racines communes. Certaines personnes sont venues de loin pour se retrouver et parler fraternité. Nous sommes frères et sœurs d’une même humanité ».
« Imaginons que nous soyons emmurés dans cette chapelle, que nous nous endormions et que nous nous réveillions dans 50 ans. Nous découvrirons un monde totalement nouveau, la distance parcourue par notre humanité sera encore plus grande. La sociologie de la France aura complètement changé. Nous serons une société infiniment plus plurielle qu’aujourd’hui. Nous aurons le choix entre dresser des murs qui ne nous protégeront pas et faire le pari de la paix. Mais nous n’allons pas nous endormir car nous avons ce futur à construire. Quelque soit notre culture et notre religion, c’est de notre responsabilité ».
Mgr Jean-Paul Vesco a appelé les croyants présents de toute confession à « se rassembler parce qu’il y a péril ».
« Travaillons tous au même champ car il nous est commun. Ceux qui accèderont au paradis ne sont pas chrétiens ou musulmans, ce sont les justes. Construisons un monde de justice et de paix ».« Je formule le vœu que ce pardon continue, année après année, qu’il y ait une ouverture au-delà des religions. Ce pardon a du prix. Merci à vous de porter cette utopie. Ce n’est pas de la naïveté. Une utopie, c’est vouloir porter un projet pour aller plus loin. Ce pardon est une balise entre frères et sœurs ».
On a juste l’impression qu’il enseigne une nouvelle religion… Et on ne voit pas beaucoup de musulmans…