Les évêques français et espagnols dont les diocèses sont traversés par les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle se sont réunis les mardi 11 et mercredi 12 juillet, après avoir parcouru à pied la dernière étape du parcours. Dans une lettre pastorale intitulée «Accueil et hospitalité sur le chemin de Saint-Jacques», ils reviennent sur le sens de cette attitude et sur le rôle des hôtes.
Les travaux furent présidés par Mgr Marc AILLET, évêque de Bayonne, coordonnateur de la pastorale des chemins de St Jacques désigné par la conférence épiscopale de France ; en présence de :
- Mgr Bernard Nicolas AUBERTIN, Archeveque de Tours, pour la voie de Paris ;
- Mgr François KALIST, évêque de Limoges, pour la voie de Vézelay ;
- Mgr Luc CREPY, éveque du Puy en Velay.
Longue d’une petite quinzaine de pages, cette lettre est accessible en ligne. En voici un extrait choisi :
Les auteurs des sermons du Livre I du Codex Calixtinus disaient que saint Jean représentait la caritas, l’amour, saint Pierre la des, la foi, et saint Jacques était spes, l’espérance. Dans sa marche vers Saint-Jacques, le marcheur, l’étranger, doit sentir qu’il est en marche vers l’espérance. Chaque étape le rapproche de l’espérance. Chaque hospitalier est un témoin de cette espérance. De l’amour de Dieu, du pardon du péché, de l’humanité rachetée. Sa façon d’être, les modalités de son accueil, la joie profonde qu’il doit irradier témoignent de sa foi.
L’hospitalier témoignera aussi de sa foi en écoutant le pèlerin si celui-ci désire parler. Il ne forcera en aucun moment ce désir de s’exprimer. Et, après avoir écouté, il n’en pro tera pas pour se transformer en journaliste ou en psychologue. Il invitera le pèlerin à méditer, à rester en silence, à chercher la réponse en son for intérieur. Beaucoup de pèlerins aspirent au silence car dans la vie quotidienne dominent les paroles, les dialogues de sourds, les bavardages, un incessant bruit de fond. Le regard avec lequel l’hospitalier aura accueilli ce pèlerin, cet envoyé de Dieu, l’aidera à chercher en lui- même l’Autre, le Christ.
13. Naturellement, l’hospitalier ne refusera pas de répondre si on lui pose une question directe: Qu’est-ce que Dieu? Qui est Dieu? Crois- tu en Dieu? Pourquoi? Et il sera également capable de répondre si on lui demande: Qui est saint Jacques? Est-il enterré à Compostelle? Pourquoi? Que signi ent les diverses représentations de l’Apôtre? L’hospitalier poursuivra ainsi la mission de l’Apôtre, il se fera apôtre de l’Évangile conscient de suivre les pas de l’un des Douze.