Un prêtre homosexuel, le P. Antoine Bodar (ainsi le qualifie AD.NL), interrogé par l’Algemeen Dagblad, a expliqué et défendu le refus de l’Eglise catholique de permettre aux homosexuels de recevoir la communion. Comme d’habitude dans ce genre d’affaires, la présentation des faits par les gros médias désinforme par l’à-peu-près : ainsi la plupart des commentateurs néerlandais affirment-ils que l’Eglise rejette tous les homosexuels.
Réponse du P. Bodar :
« Il s’agit des homosexuels pratiquants. La tendance homosexuelle n’est pas le problème. C’est le passage à l’acte que l’enseignement de l’Eglise exclut. Personne n’est jamais exclu de la participation à un office religieux. Mais pour recevoir le Corps du Christ, il faut être en état de grâce. Cela signifie qu’il ne faut pas être éloigné de Dieu. La sexualité, selon l’enseignement de l’Eglise, ne doit s’exercer qu’à l’intérieur du mariage entre l’homme et la femme. Telle est la règle formelle. Mais attention – si je me dispute avec mon épouse et que je l’ai traitée de tout ce que Notre Seigneur [Notre Bien-aimé Seigneur, dit l’expression consacrée néerlandaise] abhorre, je ferais mieux aussi de ne pas aller communier. Car alors je ne serais pas non plus dans un état de grâce. Il s’agit d’avoir conscience du péché. »
De fait, tous sont appelés à la chasteté. Et tous peuvent recevoir la grâce suffisante pour s’y tenir, quelles que soient les tentations charnelles qui taraudent chacun d’entre nous. La concupiscence n’épargne personne, même si elle s’exprime de façons diverses. Et nous sommes tous déséquilibrés à l’égard du sexe, comme le rappelle Chesterton. « Par excès ou par défaut, mauvaise personne, mauvais moment… », comme le dit Janet Smith, spécialiste d’éthique catholique.
Le prêtre peut-il décider lui-même de donner la communion ou non à tel ou tel ? Il ne voit pas si la personne qui s’approche de lui est en état de grâce ou non, rappelle le P. Bodar.
« Mais au nom de l’Eglise, il lui appartient de dire : “Monsieur, vous vous tenez devant moi dans un costume rose avec un gros triangle rose dans la main, je propose que vous ne communiez pas. Vous pouvez évidemment obtenir une bénédiction. Je le répète : aller communier a un rapport avec un certain sens du péché. Pour bien des gens cela relève de formules abracadabrantes. C’est devenu la mentalité commune : Notre Seigneur approuve tout. On en a fait un travailleur social sans dents. »
Rappelant qu’on peut « protester contre cela jusqu’à ne plus peser qu’une once » (selon l’expression brabançonne consacrée), mais que c’est là « l’enseignement de l’Eglise », le P. Bodar souligne que la liberté de religion implique qu’on ne peut pas poursuivre l’Eglise pour discrimination : « Si vous n’êtes pas d’accord avec le point de vue de l’Eglise, vous allez devoir la quitter. »
Donc, pas d’hostie pour les homos pratiquants, demande l’intervieweur ? Réponse du P. Bodar :
« Je trouve tout ce barouf caractéristique de la plouquerie néerlandaise. Aux Pays-Bas les choses deviennent de plus en plus grossières. Nous ne connaissons plus que les droits ; nos devoirs, nous les avons oubliés. Dans cette affaire c’est comme si des homosexuels criaient : je veux une hostie, et je la veux maintenant. Je ne suis pas seul à m’agacer de toutes ces postures. Notre prochain homosexuel est devenu à peu près la vache la plus sacrée des Pays-Bas. »