Le séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, est un institut de formation qui accueille en 2017 42 jeunes hommes issus de neuf diocèses (Nanterre, Saint-Denis, Évry, Créteil, Pontoise, Evreux, Rouen, Beauvais et Amiens), incluant quelques séminaristes étrangers – originaires d’Afrique, d’Asie, d’Europe ou d’Amérique latine. 6 d’entre eux seront ordonnés prêtres et 9 seront ordonnés diacres.
Depuis un an, le séminaire Saint-Sulpice a un nouveau Supérieur. Le Père Emmanuel Goulard, 44 ans, a succédé en septembre 2016 à Monseigneur Didier Berthet, nommé évêque de Saint-Dié. Jusqu’alors il était prêtre dans le diocèse d’Albi et supérieur du Séminaire GFU (Groupe de Formation Universitaire). Un parcours qui permet aux étudiants de poursuivre leurs études universitaires d’état tout en effectuant le premier cycle de la formation sacerdotale (études de philosophie), en week-ends mensuels et sessions d’été.
Il livre sa vision du prêtre diocésain.
« Le prêtre est aujourd’hui tout terrain, il accueille une grande variété de personnes, à la fois les pratiquants lors des préparations, et aussi des personnes non croyantes par les différentes célébrations. »
Le cœur de mission du prêtre se caractérise aussi par une grande variété d’activités : des célébrations, la transmission de la foi, l’animation d’une communauté paroissiale en passant par des obligations administratives.
« Il reste en moyenne six années dans sa paroisse. Ce qui lui permet d’avancer dans l’échange avec les paroissiens. »
« Comme le souligne le Pape François, il faut aider la communauté à rejoindre ceux qui ne viennent pas frapper à la porte. Être missionnaire ne veut pas dire imposer les choses. C’est une évolution du ministère diocésain. On sent bien que l’Église a besoin de rejoindre les périphéries et de se préoccuper de ceux qui ne sont pas en contact. »
Au fur et à mesure de la formation, les séminaristes apprennent à intégrer la dimension ecclésiale.
« Ils apprennent à remettre leurs désirs entre les mains de l’Eglise. Pour eux, ce ministère est comme une vocation, un appel. D’ailleurs, quand j’accueille les nouveaux, il est intéressant d’entendre leur parcours et de voir comment ils deviennent prêtres parfois sur le tard et comment ils arrêtent leur profession pour entrer en année propédeutique. »
Le temps de séminaire sert à forger le discernement. Un quart des séminaristes arrête après une ou deux années de formation spirituelle.
« C’est parce qu’ils ont discerné qu’ils ne sont pas appelés à cette vocation ». « Assumer un ministère est quelque chose d’assez exigeant et éprouvant. Il nous faut des séminaristes qui présentent un bon équilibre humain pour s’insérer dans la vie diocésaine. »
« La décision n’est pas toujours facile, la durée de l’engagement ou la situation de l’Église peut faire peur ». « Aujourd’hui, on voit bien que décider est de plus en plus difficile. On a parfois besoin d’un peu plus du temps pour que les maturités humaines et spirituelles se mettent en place. »
À Issy-les-Moulineaux, dès le début de leur formation, les séminaristes sont envoyés en paroisse le week-end pour 36 ou 48 heures.
« Ce va-et-vient entre les études et l’ancrage diocésain est nécessaire pour la fidélité des études. Ça les aide dans leur discernement et dans leur choix. Ils rentrent dans le vif du sujet et ils perdent leurs illusions. »
« Dès leur année de théologie, du vendredi après-midi jusqu’au dimanche soir, ils sont en paroisse. Quand ils sont diacres, ils sont 4 jours par semaine en paroisse. »