Cela fait longtemps qu’ils l’avaient mise en cause, puisque dès sa publication par Paul VI, cette encyclique a connu une levée de boucliers au sein du monde catholique.
Mais cette fois-ci, dans leur numéro de la revue Projet, consacré à la fécondité, ils remettent en cause Humanae Vitae avec Amoris Laetitia, le tout illustré d’une photo très fine…
Sans que cela ne soit guère relevé par les théologiens et les observateurs de la vie de l’Église, le blocage sur le caractère intrinsèquement mauvais des méthodes non naturelles a été discrètement levé par le pape François. C’est là une véritable révolution éthique. Certes, Jean-Paul II avait déjà souligné que « la ʻméthode naturelle’ […] est ʻnaturelle’ au niveau de la personne. On ne peut donc penser à une application mécanique des lois biologiques ». Mais il n’avait cessé d’œuvrer pour justifier Humanae vitae par une théologie personnaliste. Dans la récente exhortation apostolique Amoris Laetitia, le pape François, héritier de Vatican II, valorise la décision en conscience des époux et ne considère plus les méthodes naturelles comme impératives mais encouragées en raison d’une lecture personnaliste intégrant les dimensions physiques, psychiques et spirituelles des personnes : « Le recours aux méthodes fondées sur les ‘rythmes naturels de fécondité’ (Humanae vitae, §11) devra être encouragé. On mettra en lumière que ‘ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique’ ». La régulation des naissances par la pilule non abortive peut donc être, sous certaines conditions, également compatible avec le respect du corps, la tendresse, la liberté authentique. C’est cette qualité relationnelle qu’il importe de promouvoir.
Et voilà la nouvelle trahison des clercs : la pilule est donc compatible pour réguler les naissances…
Ils auraient pu se référer à Laudato Si, l’encyclique sur l’écologie, pour estimer que les méthodes chimiques de régulation sont très certainement très mauvaises…