L’église Saint-Cyrille-Saint-Méthode est une église catholique située dans le 20e arrondissement de Paris. C’est une des églises de la paroisse catholique de Saint-Germain de Charonne. Il y a trois églises sur cette paroisse : celle du Moyen Âge (Saint-Germain) se situant en face, cette église Saints-Cyrille-et-Méthode et la chapelle de la croix Saint-Simon, proche de l’hôpital du même nom.
Cette église abrite l’aumônerie catholique croate de Paris avec un aumônier. L’ABCMC, association loi 1901 agissant au nom de la communauté catholique croate, doit quitter l’église de Saints-Cyrille-et-Méthode qu’elle occupe illégalement depuis dix ans. Une partie des paroissiens croates accuse l’archevêché de Paris de vouloir « expulser ses frères catholiques ».
Les paroissiens de Saints-Cyrille-et-Méthode sont venus manifester dimanche 18 juin, rue Bagnolet à Paris. Installée depuis 1990 dans cette église, la mission catholique croate vient de faire l’objet d’une décision de justice confirmant en appel son expulsion et le paiement d’une somme d’argent au titre de l’indemnité d’occupation. Les paroissiens s’insurgent :
« Nous sommes interloqués, déçus et choqués que des frères catholiques se comportent ainsi envers d’autres catholiques ». « A l’heure où des églises se ferment faute de paroissiens, faute d’entretien, des catholiques qui ont reconstruit une église sur leurs propres deniers et l’ont entretenue, l’ont fait vivre, se font expulser comme des malpropres par leurs frères catholiques. C’est inadmissible. »
A la fin des années 1980, le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, a attribué à la mission catholique croate – présente en France depuis 1954 – une église et des locaux plus adaptés à la croissance de la communauté. Son choix se porte sur l’église Saints-Cyrille-et-Méthode, construite dans les années 1930 juste en face de l’église Saint-Germain de Charonne. Pour encadrer juridiquement l’opération, une convention est signée entre l’archevêché de Paris et l’Association de bienfaisance culturelle de la mission croate (ABCMC), fixant la durée d’occupation des lieux à 17 ans. Les travaux réalisés sont pris en charge à moitié par l’archevêché, l’autre moitié par l’association.
Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris, indique :
« Mais avec le temps, les tensions se sont accumulées autour des questions matérielles. Au terme des 17 années d’occupation, la convention n’a donc pas été renouvelée mais l’association ne l’a jamais accepté et continue de se conduire en propriétaire des lieux. »
Malgré deux jugements défavorables, une partie des paroissiens emmenés par l’ABCMC accuse toujours les catholiques parisiens de vouloir chasser leurs « frères croates ». Le P. Rémi Griveaux, curé de Saint Germain de Charonne, se désole :
« C’est de la calomnie. Il n’a évidemment jamais été question de mettre les Croates dehors ! Nous sommes en présence d’une association civile loi 1901, l’ABCMC, qui s’est arrogée un pouvoir énorme et prétend représenter l’ensemble des catholiques croates. » « En récupérant ses locaux, la paroisse Saint-Germain ne pourra que retrouver une certaine vitalité. Quant aux Croates, il est important qu’ils comprennent qu’on ne leur vole rien. Pour ma part j’ai toujours distingué entre les fidèles de la paroisse et l’ABCMC qui aurait dû agir autrement. »
Malgré le non-renouvellement de la convention et les décisions de justice, les messes continuent d’être célébrées à Saints-Cyrille-et-Méthode et les enfants croates y sont toujours catéchisés. La paroisse Saint-Germain de Charonne entend cependant retrouver la pleine maîtrise des locaux tout en continuant de permettre à la mission catholique croate d’y tenir ses activités.
La mission catholique croate est représentée par un aumônier, le P. Tomislav Kraljevic, un religieux dominicain, nommé par l’archevêque de Paris sur proposition des évêques croates.