Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans, a défini son choix pour le second tour de l’élection présidentielle au micro de RCF Loiret. J’ignore où il a vu que Mme Le Pen était dans le rejet, l’exclusion. Ces propos relèvent du mensonge, ce qui est assez grave pour un évêque. Nous pourrions dire que Monsieur Macron, candidat des banquiers, est dans le rejet des pauvres, des exclus,… :
“Non possumus, Les exigences de l’évangile, est-ce de rejeter le pauvre ? L’étranger ? Le replis sur soi ? Est-ce que l’évangile ne nous dit pas plutôt : prends soin du blessé, celui qui est d’un autre pays que toi ? Regardez le Samaritain avec cet homme juif blessé au bord du chemin. Jésus est très clair, il va même jusqu’à dire tu aimeras ton ennemi. Ou je pense aussi à ce Proverbe : si ton ennemi a faim, donne-lui à manger. Et je parle là seulement de l’ennemi. Alors je sais qu’on est dans des situations compliquées, mais moi, comme chrétien si j’ai une personne en détresse devant moi je ne peux pas la laisser tomber. Parce que c’est l’évangile”.
“Je repense à l’expression latine “nous ne pouvons pas” (non possumus). Moi je ne peux pas voter pour quelqu’un qui est dans le rejet, l’exclusion avec ce qui est contraire à l’évangile. Est-ce que ça veut dire que le programme d’Emmanuel Macron me convient tout à fait ? Non, notamment sur les questions de société. Mais on ne peut pas faire d’un aspect du programme le seul critère de discernement, comme le dit la présidente d’ATD Quart-Monde. Le chômage, le logement, la dette publique sont autant d’enjeux pour la vie des familles. Ma position est assez claire, c’est sur l’évangile que je reviens sans arrêt”.
Et que dire des catholiques qui ont déjà voté Front national et qui s’apprêtent à faire de même au second tour ?
“Je les respecte”. “Qui suis-je pour dire pour qui voter ? Mais je suis extrêmement clair avec les valeurs de l’évangile qui ne sont pas négociables. Écoutons ce que dit Jésus, on ne peut pas négocier. Pour moi, il n’y a pas photo. On a besoin de quelqu’un qui essaie de rassembler et pas de diviser, qui n’est pas dans la vindicte et la haine mais qui essaie de réunir et de mettre en communion autant que faire ce peut”.
Y a-t-il une responsabilité collective dans la montée des extrêmes ?
“Oui, je crois qu’on est tous responsables. À partir du moment où on ne prend pas soin de celui qui est en détresse, on encourage les extrêmes. Si on s’enferme dans la peur, si on se sent exclu, si on ne va pas vers eux, on est responsable de cette montée”.
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