La célébration des Rameaux, comme celle de la chandeleur, voit une participation notablement différente dans bien des paroisses catholiques. Une foule nombreuse se presse pour venir célébrer le baptême du Christ, comme son entrée triomphale à Jérusalem. Une foule qui, comme les apôtres au jardin des oliviers, finit par se clairsemer au fil de la célébration. Le cierge, ou le buis, béni, grigri en poche chacun retourne chez soi, sûr d’être protégé du mauvais œil ou du malheur pour une bonne année.
Pour faire bonne mesure on en prend pour toute la famille, toutes les pièces et même, l’air de rien, on s’échappe de l’église en ayant bien trempé les rameaux dans le bénitier, qui s’écoule plus rapidement que la lecture de la passion.
C’est en tout cas ce que l’observateur extérieur, goguenard, méprisant ou exaspéré pourrait raconter en rentrant chez lui. Et c’est bien une partie d’un spectacle un peu triste où se combinent, superstition, magie et surtout incompréhension du sacrifice du Christ. Un sacrifice qui n’est pas magique, mais salvifique. Pourtant, dans ce monde déchristianisé, ou jamais vraiment bien christianisé, deux belles choses percent sous ces pratiques, parfois désinvoltes et souvent bien centrées sur le désir d’un bien-être matériel.