Tandis que l’incontournable CCFD et le Secours catholique investissent la campagne présidentielle en ignorant délibérément une seule candidate, sous prétexte qu’elle est en contradiction avec le socle de leurs valeurs (qui semblent donc compatibles des valeurs portées par les candidats communistes), la féministe catholique Anne Soupa est en train de recueillir des signatures pour une tribune de soutien au candidat d’En Marche ! Emmanuel Macron visant aussi à montrer que « l’ensemble du vote catholique n’est pas derrière Sens commun », après la tribune de catholiques communistes (pardon pour l’oxymore) en faveur de Mélenchon et Hamon publiée dans Le Monde.
Combien aura-t-elle de signatures ? On ne sait, mais ce qui est certains c’est qu’il y a de l’affolement dans l’air. N’ayez pas peur a-t-on envie de leur dire…
Selon un sondage Ifop pour Famille Chrétienne, François Fillon totaliserait au premier tour de la présidentielle 49 % du vote des catholiques pratiquants (allant à la messe au moins une fois par mois) contre 25 % en faveur de Marine Le Pen. Le vote catholique en faveur du FN est une relative nouveauté. Lors de la présidentielle 2012, un sondage Ifop pour Famille Chrétienne montrait que le vote des catholiques pratiquants pour le candidat FN était inférieur de 3,5 points à celui de la moyenne nationale. Lors des élections départementales, en mars 2015, les catholiques pratiquants votaient à 15 % en faveur du FN. La percée du FN remonte aux régionales, en décembre 2015, avec un score de 25 %. Le candidat Macron obtient 9 % des suffrages des catholiques pratiquants, mais cela reste très inférieur à sa moyenne nationale.
On peut se demander où sont passés les catholiques de gauche. Le candidat obtient 7 % du vote catholique pratiquant. La gauche totalise à peine 20 % des suffrages si on compte Macron dedans.