Alors que Mediapart révèle que 25 évêques auraient couvert pendant plusieurs années 32 prêtres auteurs d’abus sexuels, la Conférence des évêques de France estime que ce travail cherche plus à “accuser qu’à expliquer”.
Cependant, la Conférence des évêques de France n’a pas accepté de répondre aux questions des enquêteurs de Mediapart, qui révèlent que vingt-cinq évêques auraient couvert pendant des années des prêtres pédophiles, délaissant ainsi 339 victimes présumées… Selon les représentants de l’Eglise en France, ce sont les “méthodes utilisées pour les interviews” qui sont en cause.
“Il apparaît que la déontologie journalistique ne soit pas respectée et que cette émission soit plus préoccupée d’accuser que d’expliquer”.
L’émission Cash Investigation est visée. Elle révèle dans une enquête diffusée mardi sur France 2 que depuis 1990, l’Eglise aurait déplacé plus de 90 prêtres impliqués dans des affaires de pédophilie. Le porte-parole des évêques confirme donc qu’aucun commentaire ne sera fait autour de ces affaires. Le site d’information affirme avoir établi ces accusations en se basant sur des centaines de documents, archives de presse, lettres manuscrites, rapports judiciaires et témoignages.
La Conférence des Evêques de France (CEF) ne participera pas à l’émission d’Elise Lucet, Cash Investigation. La Conférence des Evêques de France a indiqué avoir refusé d’envoyer “un représentant officiel de l’Eglise” au débat qui suivra la diffusion du reportage. La CEF motive sa décision par
“les méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission”.
Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la Conférence des Evêques de France, a indiqué que les évêques n’avaient rien à cacher, ni ne voulaient défendre l’institution, mais souhaitaient que la
“vérité soit faite clairement pour que tout le monde puisse comprendre ce qui s’est passé, et ce qui se passe maintenant et demain”.
Vincent Neymon ajoute également que les évêques ont accueilli la journaliste à Lourdes en novembre dernier pour mener une interview avec Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en-Velay et responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie.
“Nous avons bien vu, et ce n’est qu’un exemple, que la méthode de Mme Lucet est une méthode de déstabilisation permanente, pour qu’ensuite le trouble de Mgr Crépy soit interprété comme un aveu de faiblesse ou une faille. Ce n’est pas déontologique”.
La CEF qui accuse les médias, c’est à la limite du populisme… C’est donc bien fini le dialogue ?