A peine nommé, déjà attaqué. Le nouvel archevêque de Strasbourg, Mgr Luc Ravel, a répondu vendredi aux critiques suscitées par des propos qu’il avait tenus en 2015 sur l’avortement, mis en parallèle avec le terrorisme. Peu après les attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, alors évêque aux armées, Mgr Luc Ravel avait considéré, dans le Bulletin mensuel de l’Aumônerie militaire catholique des Armées, que les chrétiens étaient “pris en tenaille entre deux idéologies“: le terrorisme islamique et
“les terroristes de la pensée, prescripteurs de la laïcité, adorateurs de la République”.
“l’idéologie de la bienpensance (faisait) chaque année 200.000 victimes dans le sein de leur mère”
“l’IVG devenue droit fondamental (était) une arme de destruction massive”.
Des propos dénoncés après sa nomination à Strasbourg par le mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin et l’association de défense de la laïcité Les Profanes.
Interrogé sur ces déclarations, Mgr Ravel a expliqué qu’elles consistaient à dire que
“nous ne pouvons pas donner raison aux terroristes, bien entendu, quelle que soit l’origine de ce terrorisme, parce que tuer des innocents, quelle que soit la raison évoquée, même au nom de Dieu, est totalement illégitime à tous les plans, mais que nous ne pouvons pas donner non plus totalement raison à ceux qui, dans le même temps, s’attaquent à d’autres innocents”. “Nous avons à nous situer souvent entre deux fronts, entre une culture occidentale qui véhicule des valeurs dans lesquelles je me reconnais totalement et puis d’autres que nous sommes obligés de dénoncer par l’Évangile et il nous est très difficile de dire aujourd’hui ‘je me reconnais totalement dans tel ou tel camp'”.
L’attitude du chrétien consiste à “dire
‘je suis totalement solidaire de la société et en particulier de la patrie à laquelle j’appartiens, mais ce n’est pas pour autant que je ne dois pas être libre, de la liberté de l’Évangile”.
“Jamais l’Église, dans ce qui est son coeur, ne doit perdre, quel que soit son lien avec l’État, sa liberté”
Le nouvel archevêque a définit le Concordat comme un
“système dans lequel l’autorité politique doit respecter l’autorité prophétique de l’Église et l’autorité prophétique de l’Église doit elle aussi respecter l’autorité politique”.