Sur son blogue, un prêtre du diocèse de Lyon, sans juger la décision de son confrère, se scandalise de la façon dont le diocèse a annoncé la chose :
“Un prêtre quitte le ministère. Douleur pour un presbyterium et une Eglise, pour une communauté chrétienne. Ce n’est pas la fin du monde, mais c’est une promesse qui n’a pu être tenue.
Il ne s’agit pas de juger. Qui sait ce qu’il y a dans le cœur et la tête d’une personne ? Mais on peut être triste, comme lorsque des amis, on assiste à la séparation de leur couple. On s’en remettra, on leur souhaite de s’en remettre. Parfois, c’est le mieux qui pouvait arriver, pour les enfants, pour les conjoints.
Ainsi donc, un confrère qui s’en va, c’est toujours une douleur, mais toujours le respect. J’ai souvent envoyé des messages aux frères qui partaient, sans jamais condamner, poursuivant la fraternité, conscient de notre fragilité à tous. Aucune fierté ni arrogance à rester. Il a fait le choix que je n’ai pas fait, pas encore, peut-être jamais.
Mais couvrir la non-fidélité à une parole donnée par le mensonge, cela est inacceptable et scandaleux. C’est de la manipulation, de la mauvaise foi. Ainsi donc, selon David, Dieu l’appelle maintenant à l’amour dans le mariage. Et David ne fait qu’obéir à la volonté de Dieu. Qui accepterait semblable argument si l’un des deux conjoints quittait sa famille pour répondre à l’appel de Dieu d’en fonder une autre ? De qui se moque-t-on ?
Dieu change d’avis, car Dieu sait bien qu’il ne peut appeler au presbytérat que des célibataires, n’est-ce pas, si l’on veut croire à la mythologie.
Comment faire la vérité en commençant par le mensonge ? Comment construire l’avenir sur la tromperie ? Quel orgueil ! Non, je ne me suis pas trompé, non je ne me trompe pas, oui, je suis fidèle comme je l’ai toujours été.
Pas un moment d’humble demande de pardon pour ceux qu’une telle décision blesserait, seulement louange et remerciements ! Dans le couple comme dans la vie consacrée, n’est-ce pas souvent à l’autre, aux autres, que l’on doit la fidélité ? Que serions-nous, prêtres, sans les communautés ? Mais non, on les quitte et pas une parole de repentance. Faut-il être à ce point autocentré pour que l’autre ne compte pas, pour que sa souffrance ne puisse être imaginée, son ébranlement ?
Quant à la rencontre avec le Pape, elle est encore plus sidérante. Alors, les prêtres qui quittent le ministère rencontrent le Pape maintenant. C’est quoi ce spectacle ? Qu’espérait le Cardinal à organiser cela ? Combien de temps encore va-t-on mépriser l’Eglise à l’instrumentaliser pour sa propre stratégie ? Pendant ce temps, la Parole Libérée n’est toujours pas reçue par le Pape, par exemple.
Et le site du diocèse de Lyon publie la lettre de David, et le vicaire général lit la lettre de David pendant la messe. Mensonge à la messe ! Le vicaire général porte-parole de David et non du Cardinal !
Tout cela est pourri de A à Z et l’on nous fait croire que c’est tout pitié et obéissance à la parole de Dieu. Eglise vérolée ! Qui arrêtera le mensonge ?”
De même, Mgr Ginoux, évêque de Montauban, a très bien réagi :
#DavidGrea.Partir est digne. Penser que “Dieu appelle “à l’infidélité à la promesse faite est d’une suffisance grave.Prions pour ce frère.
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) 20 février 2017