Une procédure canonique va s’ouvrir à l’encontre de Mgr Tony Anatrella, 75 ans, accusé d’agressions sexuelles dans le cadre de son activité professionnelle de psychanalyste. Suite à des accusations, en mai 2016, l’archevêque de Paris, le cardinal Vingt-Trois, avait « encouragé ces personnes à sortir de l’anonymat (…) et à porter plainte devant la justice ». Contacté par plusieurs personnes, le cardinal a finalement mis en place au début de l’été une commission d’audition pilotée par un évêque auxiliaire, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, qui a reçu quelques témoignages. Il a également entendu Mgr Anatrella, lequel est lui-même expert de l’officialité de Paris, consulté notamment pour des expertises de prêtres soupçonnés de pédophilie ou d’abus; Comme il ne peut être juge et partie, Rome a désigné fin janvier l’officialité interdiocésaine de Toulouse, qui va procéder à l’instruction. Si ce tribunal proposait le renvoi de l’état clérical – la sanction canonique la plus sévère –, le jugement reviendrait à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Sinon, il relèvera de l’archevêque de Toulouse.
Mgr Anatrella a toujours nié avoir eu le moindre geste déplacé. Il invoquait pour sa défense une cabale menée à son encontre en raison de ses ouvrages sur l’homosexualité. Prélat de sa sainteté, Mgr Tony Anatrella a été consulteur auprès de deux conseils pontificaux, sur les thèmes de la famille et de la santé. Ordonné prêtre en 1968, la même année que le cardinal Vingt-Trois, il s’était fait connaître par ses ouvrages sur les adolescents : sida, préservatif, drogue, théorie du genre.