La question de l’immigration agite autant la classe politique et l’opinion publique aux États-Unis qu’en France.
Toutefois, cette question ne se pose pas dans les mêmes termes des deux côtés de l’Atlantique…
Mgr Thomas Wenski, évêque émérite d’Orlando, qui vient d’être nommé archevêque de Miami (Floride), est bien connu pour être favorable à une réforme de
la législation sur l’immigration, une réforme qui s’annonce être l’autre “grand chantier” de l’administration Obama, et sur lequel l’Église catholique est tout à fait prête à collaborer mais avec
les réticences qu’on sait.
Peu de semaines avant de quitter son diocèse d’Orlando, Mgr Wenski avait abordé la question de l’immigration lors d’un
conseil pastoral qui s’était tenu le 27 mars dernier.
Pour lui, les lois réglementant l’immigration sont « désuettes » et « inadaptées » aux réalités
présentes.
« Si nous considérons, dans une perspective catholique, une personne qui entre illégalement aux États-Unis, nous
comprenons qu’elle n’emporte pas de jugement moral sur cette personne. Ce n’est pas un crime que de séjourner illégalement dans ce pays : c’est un délit, [du type de] celui que vous commettez
quand vous traversez hors des passages piéton ou par excès de vitesse. Vous ne devenez pas un criminel parce que vous avez le pied un peu lourd ou que vous n’empruntez pas le passage piéton (…)
Dès lors, si des gens ne suivent pas la procédure appropriée pour venir dans ce pays, et comme pour ne pas traverser dans les clous, on se prend une amende. »
Pour l’archevêque, une réforme complète de l’immigration devrait permettre aux employeurs d’utiliser des moyens légaux
pour faire venir des travailleurs aux États-Unis :
« D’abord, frayons un chemin vers la légalité pour ceux qui sont ici. Ensuite, soutenons le regroupement familial » –
lequel est impossible aux États-Unis si l’on n’a pas dix ans de résidence légale.
L’immigration à laquelle l’archevêque fait ici référence est, bien entendu et dans son écrasante majorité, hispanique,
et donc chrétienne : ce qui n’est pas tout à fait le cas en France… On estime le nombre des
Hispaniques illégaux aux États-Unis à environ 12 millions.