Jean-François Delfraissy était interrogé ce matin sur France inter, quelques jours après sa prise de fonction à la tête du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE). Il a laissé entendre que le « dossier politique explosif » sur la PMA laissé sur la table par son prédécesseur Jean-Claude Ameisen aboutirait enfin « au printemps 2017 », au terme de trois ans de travaux.
Cet avis sur la PMA est très attendu, il devrait notamment traiter de l’ouverture de la PMA aux femmes célibataires et homosexuelles, et de la GPA. Le pire est à craindre, selon les explications de Jean-François Delfraissy, car sa vision de l’éthique est toute relative : « Personne ne détient la vérité », il faut trouver un équilibre entre les avis d’experts et les revendications des citoyens sur le terrain. Le nouveau président du CCNE se déclare toutefois « très proche » du Professeur René Frydman, qu’il « écoute » ainsi que ses 130 confrères. Le Professeur a avoué en mars dernier avoir transgressé la loi en matière de PMA.
Quant à la GPA, qui fera également parti de cet avis, il y a deux positions « irréconciliables », résume-t-il : d’un côté un « besoin sociétal indiscutable », de l’autre des mères porteuses traitées de façon « inacceptables ». Le CCNE ne délivrera pas de « recommandations claires », il a vocation à « porter le débat ». Une neutralité qui ne risque pas de le faire pencher du côté de l’abolition…
De petit pas en petit pas, le CCNE a depuis ses origines accompagné les transgressions bioéthiques. Il ne semble malheureusement pas qu’on puisse compter sur son nouveau président pour changer de politique : il voit le CCNE comme l’instance qui « aide le citoyen à prendre conscience des problèmes et l’aide à franchir les étapes de la réflexion sur des sujets difficiles, sans trop lui faire de recommandations ».
Les « avis » du CCNE sont par définition « consultatifs », mais ils s’avèrent dans les faits souvent décisifs. L’activation soudaine du CCNE sur le sujet de la PMA laisse craindre le pire.