Bien sûr, les affaires en cours servent la cause des partisans de l’avortement pleinement légalisé. Pendant que la presse parlait des cas tragiques des provinces argentines, la chambre des députés à Buenos Aires a été saisie de projets visant à légaliser la mise à mort des tout-petits. Aux députés de diverses formations politiques s’ajoutent des associations féministes diverses, comme cela se fait dans les autres pays latino-américains.
Il s’agit de réactiver un projet qui avait été rejeté l’an dernier. Les promoteurs du projet expliquent qu’ils font pression sur chaque député pour le faire progresser et affirment recevoir un accueil de plus en plus positif (assisté par les faits divers que les médias exploitent pour montrer combien l’avortement est indispensable dans les cas limites). Les associations s’affirment parfaitement unies et organisées pour mener leur combat.
Cette première rencontre à la chambre des députés fut l’occasion de parler tactique.
On s’est mis d’accord pour « conscientiser la société » : il faut faire admettre qu’il existe des intérêts financiers pour que l’avortement ne soit pas légal, parce que le trafic clandestin produit un chiffre d’affaires d’« un million de pesos par jour » (mais qui peut le vérifier ?). Il faut aussi, disent les organisations féministes et les députés qui portent leur combat, montrer qu’il existe un mécanisme de « torture » de la femme qui la fait considérer comme un objet condamné à procréer ce qui conduit beaucoup de femmes à rejeter la grossesse. Il faut en faire non une affaire de droite ou de gauche mais de « droits humains ».
Voilà quelques arguments qu’on n’avait pas encore entendus…