Voici le témoignage d’un séjour en Iraq d’un médecin, actuellement séminariste ; il a rencontré le frère Ghadir à Dohuk
L’ Iraq a toujours occupé l’actualité de ces dernières années, et le voici de nouveau à la une des médias ! L’occasion pour moi de revenir sur mon séjour au Kurdistan Irakien. J’ai passé la plus grande partie de mon séjour dans la province de Dohuk, où j’ai rejoint l’équipe médicale de mon ancienne ONG (www.step-in–project.org), qui dispose de deux médecins et d’un responsable de la logistique. Tous les matins nous rejoignions notre lieu de travail, un camp de réfugiés Yazidis à plus d’une heure et demie de route, aux confins de la frontière turque et syrienne.
Le camp accueille plus de 1.000 familles, qui sont assez nombreuses, en moyenne dix personnes. Ces familles partagent le sort tragique de leurs coreligionnaires qui ont fuit l’arrivée de Daesh en août 2014. Ils se retrouvèrent prisonniers des montagnes de Sinjar, sans eau ni nourriture. Les récits sont terribles ! Plusieurs ont été témoins du massacre des leurs, et du kidnapping des femmes de tous âges, réduites à l’état d’esclave sexuelle. Ainsi, mon interprète Yazidi, Raad, me confiait que trois de ses sœurs sont toujours entre les mains de Daesh. 2700 femmes Yazidis sont dans la même situation ! Quel sera leur avenir si un jour elles sont libérées ? Une femme qui a perdu sa virginité dans les sociétés Moyen- Orientales est souvent rejetée voir tuée, l’honneur de la famille, de la tribu repose sur cela. La haute autorité religieuse Yazidi a émis un décret afin que ces femmes soient accueillies par leurs familles, et qu’elles ne soient pas rejetées. Cela semble fonctionner, mais….