Dans ses vœux à tous les chefs d’établissement, et par eux à l’ensemble des communautés éducatives, Pascal Balmand, secrétaire général de l’Enseignement catholique, s’en prend, sans la nommer mais la référence est explicite, à Marine Le Pen :
« Face aux divers courants de balkanisation de notre société, et à l’heure où des voix s’élèvent pour réclamer que les portes de l’École se ferment aux enfants de parents étrangers en situation irrégulière, il en va de notre responsabilité partagée que de rappeler que l’éducation et l’instruction sont un droit pour chacun, et que notre École catholique constitue un service que l’Église propose à tous les parents qui le souhaitent, pour tous les enfants et tous les jeunes. »
Faudrait-il, comme l’écrit Novopress, bientôt mettre ses enfants dans le public pour les faire échapper à la propagande politique… du privé sous contrat ? Ou mettre nos enfants dans les écoles vraiment libres ?
Il devrait plutôt réclamer cette liberté scolaire qui fait tant défaut en France, alors qu’elle est un principe non négociable de la doctrine sociale de l’Eglise.
Intégralité des voeux :
En bien des lieux du monde, et aussi chez nous en France, l’année 2016 aura été marquée par une actualité trop souvent dramatique et douloureuse. Et nul ne peut hélas garantir qu’il en ira vraiment autrement en 2017. Comment dès lors exprimer des vœux qui ne se réduisent pas aux simples formules toutes faites ?…
Peut-être d’abord en rappelant que l’espérance chrétienne n’a rien à voir avec la mièvrerie. Elle choisit de ne pas se voiler la face, mais en même temps elle sait qu’en définitive la vie aura le dernier mot, et qu’il nous revient d’y contribuer. Relisons ces mots du Frère Adrien Candiard : « Quand le monde qui nous entoure nous fait peur, l’espérance chrétienne ne nous dit pas de rester là à pleurnicher parce que tout va mal, ni de sourire bêtement parce que tout irait bien ; elle ne nous invite pas à attendre que Dieu détruise ce monde-là pour en construire un autre ; elle nous pose une question très simple : comment faire de tout cela une occasion d’aimer davantage ? (…) Transformer les événements en occasion d’aimer, c’est reproduire au quotidien le miracle de Cana. C’est changer l’eau de la vie ordinaire en vin de vie éternelle. »
Je vous souhaite de toujours garder en vous la grâce de cette espérance, et de toujours chercher à en témoigner.
Peut-être ensuite en disant et en redisant que, n’en déplaise aux fausses évidences contemporaines, plus il y a de foi et plus il y a de place pour la raison. Or notre société de bruit, d’agitation et d’immédiateté à fleur de peau a tellement besoin de raison !… C’est pourquoi, puisque nous avons la chance d’être habités et nourris par notre foi, nous devons être les gardiens et les promoteurs d’une culture collective de raison.
Nous sommes confrontés à toutes les violences du monde, à toutes ses formes de souffrance, d’exclusion, de radicalisation. Et, dans ce présent complexe et difficile, la période électorale que nous vivons peut s’avérer propice à bien des surenchères, à bien des controverses non maîtrisées comme à bien des simplifications hâtives…
Je vous souhaite de refuser les facilités de la pensée binaire, de porter le souci de l’argumentation rigoureuse et du désaccord pacifié. Je vous souhaite de concourir au calme et à la sérénité, si nécessaires à la « société réconciliée » que le pape François nous appelle à édifier.
Peut-être aussi, pour ce qui nous concerne plus directement, en précisant que si je me réjouis de la place des questions éducatives et scolaires dans le débat politique, je m’inquiète en revanche d’une certaine recherche du clivage à tout prix. Elle risquerait de nous faire tomber dans le piège des certitudes dramatisantes et définitives, là où nous avons surtout besoin de ce pragmatisme qui commencerait par faire réellement confiance aux acteurs de l’Ecole, en accroissant les espaces de leur pleine responsabilité.
Je vous souhaite de rester libres et de cultiver votre liberté, parce que l’Ecole catholique n’appartient à personne, si ce n’est à l’Eglise, et parce que sa liberté fonde sa contribution à l’éducation des enfants et des jeunes dans notre pays.
Peut-être enfin en répétant que « par choix pastoral, l’école catholique est (…) ouverte à tous, sans aucune forme de discrimination ». Face aux divers courants de balkanisation de notre société, et à l’heure où des voix s’élèvent pour réclamer que les portes de l’École se ferment aux enfants de parents étrangers en situation irrégulière, il en va de notre responsabilité partagée que de rappeler que l’éducation et l’instruction sont un droit pour chacun, et que notre École catholique constitue un service que l’Église propose à tous les parents qui le souhaitent, pour tous les enfants et tous les jeunes.
Je vous souhaite d’incarner, pour toute personne et en toute circonstance, la vertu d’hospitalité.