Voeux de Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy janvier 2017 :
Non à la violence !
La violence est omniprésente : violence des armes, violence des mots, violence des images, etc… Elle s’exerce aujourd’hui par « morceaux », et cause d’énormes souffrances : les guerres, le terrorisme, la criminalité… Elle déchaine les représailles, et nous pouvons nous laisser aspirer par « la spirale de la violence ».
Jésus a vécu en des temps de violence, et il a enseigné comment « le vrai champ de bataille, sur lequel s’affrontent la violence et la paix, est le cœur de l’homme ». Il a lui-même tracé la voie de la non-violence, jusqu’à la croix, jusqu’au pardon à l’ennemi.
La non-violence est suspectée de prêcher la résignation. Or, il faut être fort pour être non-violent ! La non-violence est une résistance active, le refus de se laisser embrigader par le mal. La force des armes est trompeuse. La confrontation entre les trafiquants d’armes et les humbles artisans de paix n’est pas sans évoquer le combat entre le géant Goliath et le petit berger, David (Sam 17, 1-58). C’est refuser de céder au pouvoir de la force, qui fait proliférer la violence, et choisir la lutte pacifique avec les armes de la vérité et de la justice.
Le non-violent propose une alternative à la violence. Il s’engage, sur la voie qu’il juge la plus efficace, à la recherche de moyens justes et pacifiques qui, par eux-mêmes, sont déjà l’anticipation de la fin souhaitée. Il est de ceux qui s’épuisent à briser l’évidence fallacieuse d’une violence toujours aisément reconnue pour juste, voire même justifiée, et qui disent avec M.L. King : « Nous vous conduirons à l’épuisement par notre capacité d’aimer et de souffrir ».
Relever le défi de la non-violence, ce n’est pas suivre le chemin de la facilité : c’est se cramponner coûte que coûte à l’amour, à l’esprit des Béatitudes : « Heureux les doux, Heureux les artisans de paix, Heureux les miséricordieux,… Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice…. » Utopie ? Pourquoi pas ? Mais nous ne construirons pas l’avenir sur la peur de l’autre, en laissant s’amplifier ou en encourageant la violence. « La non-violence active est une manière de montrer que l’unité est vraiment plus puissante et plus féconde que le conflit », dit le Pape François.
La non-violence, cette éthique de la fraternité, puise ses racines dans la vie domestique, en premier lieu la famille :
« Les politiques de non-violence doivent commencer entre les murs de la maison pour se diffuser ensuite dans l’entière famille humaine ».
« Faire de la non-violence active notre style de vie », « choisir la solidarité comme style de vie », « vivre la miséricorde comme style de vie » : autant d’expressions du pape François qui dessinent une belle feuille de route… « Seule la paix est sainte, pas la guerre ».
Heureuse et sainte année 2017 !