De Mgr Thierry Brac de la Perrière évêque de Nevers
L’année de la miséricorde s’est achevée, avec dans notre diocèse un joli bouquet final en l’église Saint-Pierre de Nevers. Ce temps d’action de grâces nous a donné une belle joie spirituelle, avec ces petites fleurs de miséricorde que nous avons cueillies. Des choses ont été partagées, comme la beauté de certaines rencontres, ou même une réconciliation familiale. Mais bien d’autres sont restées dans le secret des cœurs, parce que trop intimes et pourtant fortes. Car l’essentiel réside dans les cœurs. Dieu travaille dans le secret, et tout le monde n’est pas en mesure de comprendre ce qu’Il fait. Alors combien il est important de pouvoir le partager au moins entre nous. C’est un stimulant pour la foi et pour notre vie.
La miséricorde n’est plus un thème d’année, mais elle demeure comme un principe majeur de notre foi. C’est ce que le pape François rappelle dans sa Lettre apostolique Misericordia et misera. La miséricorde s’accueille notamment dans les sacrements, en particulier l’Eucharistie, qui est vraiment le grand sacrement de la miséricorde de Dieu. Quant au sacrement du pardon, il peut être désormais donné aux femmes qui ont décidé d’avorter. Voilà un beau prolongement de l’année de la miséricorde.
Nous allons bientôt célébrer Noël, cet événement qui manifeste la miséricorde de Dieu pour les hommes. A Noël, l’amour de Dieu prend un visage humain. En Jésus, Dieu vient apporter sa paix aux hommes. Cette paix est fragile comme un enfant mais vivante et réelle comme cet enfant et elle est à accueillir comme un enfant. A Noël le ciel s’ouvre et descend sur la terre. Dès lors, il nous revient de voir l’invisible de Dieu dans ce qui est visible en Jésus. Et il nous revient aussi de révéler l’invisible de Jésus dans le visible de notre Eglise. Si l’amour de Dieu s’est rendu visible en Jésus, s’il a pris corps en lui, il doit prendre corps, prendre chair aussi dans notre vie et être rendu visible aux yeux du monde.
Nos paroisses, nos communautés s’engagent cette année, dans le prolongement de l’Assemblée diocésaine, sur un chemin de renouveau, de transformation missionnaire ; et, j’ose le dire, de véritable conversion. Je vais bientôt expliciter cela dans une lettre, mais nous voyons bien l’enjeu : rendre plus visible le Christ et son Evangile, à travers la vie et la mission de nos communautés paroissiales. Puissions-nous montrer par notre présence, que Dieu lui-même habite nos communautés et notre monde.