Délit d’entrave numérique, mariage pour tous, exploitation de l’homme par l’homme, pauvreté, prolifération des structures de péchés, éducation en berne, déstructuration de genre, persécutions contre les chrétiens, la liste s’allonge tristement presque jour après jour.
Si le Mal se déchaîne, et bien avant de crier au loup millénariste dans la bergerie, peut-être pourrions-nous envisager les choses plus simplement, à l’aune de la part qui est la nôtre : nous ne prions pas assez.
Certes, il est probable que ce délit d’entrave numérique ne passe pas le cap du Conseil constitutionnel, mais les récents arrêtés de ce dernier montrent que rien n’est plus sûr désormais.
C’est en descendant du train que j’ai appris le résultat de ce vote liberticide. Croisant au même moment tant de personnes aux profils variés, mais tellement épris des attraits de ce monde, tellement déstructurés par ces structures de péchés à peine cachées et surtout inconscients du drame qui se nouait, je me disais : mais pourquoi tant d’êtres créés pour aimer Dieu et qui pourtant se détournent autant de Lui ! Car au final ne compte que cette intime relation avec Dieu. Tout le reste ne découle-t-il pas de là ?
Me revint alors cette phrase du démon au Saint Curé d’Ars : « avec trois comme toi, je ne pourrais plus rien faire ». Trois, seulement trois ! Et les apôtres, eux, étaient 12 tocards.
Alors, cinglante, se dresse devant nous cette question : que faisons-nous ? L’épître à Diognète expliquait aux païens à la fin du IIème siècle : les chrétiens sont comme le sang qui irrigue le corps du monde. Notre sang doit être bien contaminé pour donner tant de maladies.
Les prophètes, la peur au ventre parfois, parcouraient le monde pour rappeler au peuple hébreu le chemin, la vérité, la vie. David déchirait ses vêtements et se couvrait de cendres pour invoquer la miséricorde du Très-Haut sur son peuple. Saint Paul disait achever dans sa chair ce qui manquait à la croix du Christ. Et Yahvé rappelait à Caïn qu’il était responsable de son frère.
Nous catholiques, nous qui savons à la fois le chemin, la vérité et la vie, c’est à dire la finalité dans la vision béatifique de nos désirs amoureux les plus fous, nous catholiques sommes infiniment responsables de l’affadissement du sel, de l’opacité de la lumière.
N’est-ce pas là une immense tristesse pour le monde, une immense tristesse sur nous qui nous prélassons parfois dans notre confort, sur nous qui ne voyons plus notre responsabilité, c’est-à-dire la puissance que nous avons dans ces mains jointes, tendues vers le ciel ?