Voilà ce que l’on trouve dans Libération :
Pour l’épiscopat français, la grande affaire des prochains mois sera la succession du cardinal André Vingt-Trois à la tête de l’archevêché de Paris, un poste stratégique. Sans être évoqué publiquement à Lourdes, le dossier est dans toutes les têtes. Les évêques partent théoriquement à la retraite à 75 ans. Mais pour les sièges épiscopaux très importants comme celui de Paris, il est de coutume que le mandat soit prolongé de quelques années. Fatigué de sa charge, Vingt-Trois, atteint par la limite d’âge à l’automne prochain, a fait savoir urbi et orbi, qu’il ne ferait pas «un jour de plus». Le petit monde catholique français bruisse de rumeurs, établit ses pronostics. Parmi les favoris, il y aurait l’un des poulains de l’archevêque de Paris, Michel Aupetit, chargé du diocèse de Nanterre, démographiquement l’un des plus importants en France. De l’avis des spécialistes, le dossier de Paris est déjà sur le bureau du pape. «Le choix du successeur sera celui de François lui-même», pointe l’écrivaine et journaliste Christine Pedotti.
En 2005, le cardinal Lustiger avait imposé à un Jean-Paul II quasiment à l’agonie le nom d’André Vingt-Trois. Il est peu vraisemblable que ce scénario se reproduise. Pour le moment, le pape François n’a guère imprimé sa marque sur l’épiscopat français. Avec la nomination de l’archevêque de Paris, c’est l’occasion. A un Aupetit, spécialiste des questions bioéthiques, le pape pourrait préférer un profil plus social (comme l’évêque du Havre Jean-Luc Brunin, bon connaisseur aussi des relations islamo-chrétiennes et bête noire de La Manif pour tous) ou un homme de confiance choisi chez les jésuites, l’ordre religieux dont il est issu. «L’épiscopat français s’est assagi depuis de nombreuses années, analyse le politologue Gaël Brustier. C’est l’aile conservatrice qui se fait bruyamment entendre. Quant la gauche catholique, elle n’est pas organisée.» L’assemblée de Lourdes va permettre à chacun d’évaluer les équilibres. En attendant d’autres changements.
Il s’agit d’intox. Si la succession de l’archevêque de Paris est effectivement ouverte, les noms avancés ici ne correspondent pas à ceux qui sont effectivement sur le bureau du pape. Même si ce dernier peut effectivement se montrer imprévisible et effectuer une nomination à rebrousse-poil. Le cardinal Vingt-Trois aimerait bien placer l’un de ses anciens auxiliaires, mais il ne s’agit pas de Mgr Aupetit. Quant à Mgr Brunin, il a trop de casseroles depuis son passage en Corse, pour espérer aller plus loin que le port du Havre… Ces informations sont visiblement destinées à détourner l’attention sur les véritables candidats à la succession du cardinal.