Evêque de Langres, Mgr Joseph de Metz-Noblat est membre de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie (CPLP) mise en place par l’Eglise en avril. Il répond au Parisien :
Des victimes de 70, 80, 90 ans qui témoignent d’abus sexuels au sein de l’Eglise. Cela vous étonne-t-il ?
Non, car elles voient que l’Eglise est aujourd’hui prête à les écouter. L’affaire du diocèse de Lyon a mis le doigt sur l’attention à porter aux victimes. Cette prise de conscience, récente, était plus que nécessaire. Maintenant, tout est mis en place pour mettre fin à la politique de l’autruche.
Concrètement ?
Une adresse mail, Paroledevictimes@cef.fr, a été créée il y a six mois ainsi qu’un site Internet (Luttercontrelapedophilie.catholique.fr). Des cellules d’aide sont en train d’être constituées dans les diocèses. Dans le mien, à Langres, nous allons la mutualiser avec le diocèse voisin. Il y aura une psychologue, un juriste…
Dans le plan antipédophilie, il y a aussi le conseil de lutte dont vous faites partie. Qu’avez-vous accompli depuis l’annonce de sa création en avril dernier ?
Nous l’avons constitué : trois évêques et des laïcs en sont membres. Notre première rencontre a eu lieu pour déterminer son fonctionnement. Nous allons nous réunir tous les mois et demi. L’objectif est de faire de l’information auprès des évêques, des acteurs pastoraux et d’insister sur les mesures de prévention possibles. Il y aura des rencontres avec les associations ou les chefs d’établissement scolaire.
Qu’est-il prévu pour les prêtres auteurs d’abus ?
Chaque cas remonte systématiquement à Rome où la consigne est claire : tolérance zéro. Ils doivent être démis de leurs fonctions. Nous avons également demandé aux évêques de saisir le procureur. La réponse doit venir de l’Eglise et de la justice.