La polémique autour du sens de l’exhortation post-synodale rappelle celle autour des textes du Concile, que personne n’arrive vraiment à interpréter… Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a ouvert lundi 17 octobre une journée d’études à l’Institut catholique de Paris destinée à aider les acteurs de la pastorale familiale à « approfondir les enjeux d’Amoris laetitia ».
Selon lui, le pape
« ne vise pas simplement à rappeler les convictions dogmatiques de l’Église sur la famille, ni à établir un catalogue de règles générales que nous devrions et que nous pourrions appliquer en toutes circonstances »
mais à
« nous impliquer dans un véritable travail qui consiste à reprendre et méditer le message du Christ et de la tradition chrétienne sur la famille et à chercher comment ce message peut nous aider à accompagner les familles dans les défis auxquels elles sont confrontées aujourd’hui ».
C’est clair non ?
Il ne s’agit pas d’une « sorte de perfectionnement du dispositif pastoral », mais bien « de réorienter, de réajuster, de recadrer ces éléments d’actions, ces modes d’approches, ces procédures ».
L’exhortation du pape suscite de nombreux commentaires, des résistances et surtout des interprétations très diverses. Chacun y trouve un peu ce qu’il veut y trouver… Et le cardinal ajoute :
« Contrairement à nos réflexes d’une culture technologique, nous ne devons donc pas attendre de cette exhortation apostolique qu’elle nous fournisse un ’kit’ de solutions applicables telles quelles à toutes les situations. Ce n’est pas le recueil d’une théorie parfaite qu’il nous suffirait d’appliquer, ce n’est pas davantage un code du permis et du défendu ». « C’est un appel à éclairer des personnes dans les situations où elles sont. »
« Nous devons essayer d’éviter du mieux que nous pouvons, de laisser croire (aux personnes concernées) que leur discernement se limite à leur situation particulière (…). Nous ne devons pas non plus laisser croire que la situation globale marquée de toutes sortes de façons, suffit à éclairer chaque situation particulière ».
« Dans chaque situation familiale, il se passe quelque chose entre des gens qui ont des liens affectifs historiques, familiaux, etc très forts. Il se vit des drames, il se vit des horreurs, il se vit des aventures extraordinaires… Notre travail à nous, c’est de tendre le doigt et de dire : Dieu était là et je ne le savais pas ». « La mission de l’Église n’est pas de donner les solutions pré-écrites pour toute situation, mais de puiser dans la richesse de sa tradition pour aider les gens à comprendre comment leur situation particulière est concernée par l’appel de Dieu et comment Dieu permet de répondre à cet appel. »
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