L’abbé Hubert Lelièvre de l’Evangile de la vie interpelle les évêques :
Va-t’en, Satan !
Ce sont les derniers mots du Père Jacques Hamel, martyr le 26 juillet 2016, fête de Sainte Anne et Saint Joachim. Le Père Hamel a nommé l’Adversaire, avec un grand A. L’Ennemi, avec un grand E. N’oublions jamais ! Depuis le début de son pontificat, le Saint-Père parle souvent de l’action de Satan dans l’Eglise, dans le monde, dans notre propre combat spirituel personnel, familial, au quotidien.
Ainsi, en cette Année Sainte de la Miséricorde, ne peut-on pas nommer l’Ennemi ? Oui, c’est le démon qui agit lorsqu’il y a un avortement. C’est lui qui agit lorsqu’il y a euthanasie d’une personne. C’est lui qui agit lorsque l’on parle divorce. C’est lui qui agit pour détruire la famille et le sacerdoce, même de l’intérieur de l’Eglise. C’est lui qui agit lorsqu’il y a refus de la vérité sur la personne humaine, et que des lois sont votées pour “réaménager la création” (Cad Ratzinger). C’est lui qui agit pour nous décourager de vivre notre vie chrétienne, de devenir des saints. C’est lui qui agit lorsqu’il décourage et détourne de très nombreux jeunes en France, entendant l’Appel de Jésus dans leurs cœurs, pour être prêtres, religieux, missionnaires, à ne pas répondre. Nous lui avons mis trop souvent un tapis rouge pour qu’il entre dans nos âmes, dans nos familles, dans l’Eglise, dans la société, par des failles : notre péché, la dureté de notre cœur, l’affranchissement de la Paternité de Dieu par une désobéissance croissante et qui va même jusqu’à défier Dieu. Mais aussi par les structures de péchés dénoncées par Saint Jean Paul II. “Il se frotte les mains” lorsque nous ne nous confessons pas ou ne nous confessons plus ; lorsque nous cachons notre foi par des compromis. Nous pourrions continuer la liste. Il se frotte les mains lorsqu’il nous fait “loucher” et nous fait détourner notre regard de la finalité qu’est la sainteté, le remplaçant par des moyens qui deviennent finalité : idoles d’aujourd’hui, dénoncées par Benoit XVI à Paris aux Invalides, en 2008.
Si l’Année Sainte nous a été donnée pour nous convertir, c’est à dire, pour trouver, retrouver le chemin d’un cœur à Cœur avec Dieu, pour nous approcher, nous rapprocher de la confession ; cette Année ne nous a-t-elle pas été donnée aussi pour dire comme le Père Jacques : “Va-t’en Satan” ?
Permettez-moi de m’adresser à nos Evêques, leur demandant, leur suppliant d’exorciser leur diocèse une ou plusieurs fois avant le terme de l’Année de la Miséricorde. Chaque Evêque, successeur des Apôtres est exorciste, même s’il peut déléguer cette autorité de Jésus pour ce service de Miséricorde, de libération, de guérison, à un prêtre. Comme un cri de mon cœur de prêtre, rejoignant et enveloppant par mon sacerdoce, des âmes : Monseigneur, je vous en supplie, exorcisez votre diocèse, vous faisant envelopper de la prière des consacrés de votre diocèse. Exorcisez votre diocèse. Pour demander pardon pour tous les signes visibles et cachés d’apostasie de la foi ; pour avoir pactisé et joué avec des forces occultes, pour les avortements, les euthanasies, les divisions dans les familles, les divorces. Les divisions dans l’Eglise.
Pendant que vous permettrez à la Miséricorde de Dieu de descendre et de rejoindre nos âmes, nos familles, nos paroisses, notre pays dans sa traversée du désert, nous nous confesserons. Nous irons à la Messe, nous invoquerons Saint Michel protecteur de la France dans les combats que nous menons ; nous invoquerons les saints, à commencer par Sainte Thérèse afin qu’une “pluie de roses” descende sur les âmes et les familles, sur notre pays. Nous invoquerons Marthe pour la famille, le sacerdoce et la France. Nous invoquerons Mère Teresa de venir allumer des lampes dans nos ténèbres. Nous prierons notre chapelet et renouvellerons notre consécration à Marie.
Nous implorons cette œuvre de Miséricorde en cette Année Sainte !
Abbé Hubert Lelièvre