Philippe de Villiers a été interrogé par L’Homme Nouveau, suite à la parution de son dernier livre :
“Avant même les attentats, l’immigration de masse, la crise identitaire, n’avions-nous pas en partie abdiqué dans nos têtes en oubliant nos racines. La hiérarchie ecclésiastique n’a-t-elle pas une responsabilité à ce sujet ?
Une société qui garde le sens du sacré, le goût des racines et qui fait prévaloir les mœurs sur les lois est une société qui assimile plus facilement qu’une société nihiliste, hédoniste, consumériste, en proie au déracinement. Toutes les cléricatures sont responsables de cette situation. Mais il est vrai qu’au temps de saint Thomas d’Aquin, les chrétiens appelaient l’islam, la loi des Maures. Ils avaient bien compris que l’islam n’est pas seulement une religion, c’est une loi, une société, une civilisation. Et celle-ci n’était pas compatible avec le christianisme. La déclaration conciliaire Nostra Ætate sur les rapports de l’Église avec les religions non chrétiennes affirme depuis, en substance, que l’islam et le christianisme auraient des points communs comme Jésus, Marie et Abraham. En d’autres termes, c’est la porte ouverte à la confusion, à un dialogue sur les principes et à une reddition en rase campagne par le seul effet d’une peur théologique dissimulée et habillée de bons sentiments. Le voyage de François à Lesbos a marqué également les esprits puisqu’il a ramené, chiffre hautement symbolique, 12 musulmans. Il a ensuite comparé la violence islamique à la violence de chrétiens et se montre favorable au multiculturalisme pour l’Europe. Comme beaucoup de Français, je suis dans la souffrance et l’incompréhension, lesquelles s’accroissent après la déclaration du cardinal Barbarin saluant la création de l’Institut français de civilisation musulmane à Lyon et appelant les chrétiens à découvrir – je le cite – « les apports de l’islam à la chrétienté ». Une déclaration qui n’a pu que remplir d’aise le recteur Kamel Kabtane… Quant à la déclaration de la « Conférence des évêques de France », elle préconise le multiculturalisme et recommande d’accepter l’invasion, au nom du « Vivre ensemble ».
En revanche, je constate que la nouvelle génération de prêtres est en accord avec mon analyse et que depuis l’égorgement du Père Hamel, beaucoup prennent conscience des candeurs coupables. Il est urgent de comprendre que l’islam est une religion de conquête. Le Coran a très tôt conduit les musulmans à considérer la division du monde en deux blocs antagonistes : le Dar al-Islam (la Demeure de l’Islam) où prévaut la vraie paix et le Dar el-Harb (Demeure de la Guerre) qu’il faut soumettre de gré ou de force. Or la France et la civilisation occidentale reposent sur une différence anthropologique radicale qui se déploie dans de multiples aspects, depuis la considération pour la personne jusqu’à la distinction du temporel et du spirituel.