L’évêque d’Alméria, Mgr Adolfo Gonzalez Montes, a écrit aux fidèles de ce diocèse d’Espagne à l’occasion de l’Annonciation pour leur dire sa préoccupation devant la loi d’avortement qui vient d’être adoptée dans son pays. Extraits :
Chers diocésains,
La faible croissance de la population autochtone dans les pays occidentaux, qui restent jusqu’à présent ceux du plus grand bien-être malgré la crise financière et économique que nous traversons, est une alerte qui s’est manifestée depuis des dizaines d’années déjà sans que l’égoïsme et l’hostilité à l’égard de la vie laissent la place à une inversion des conséquences de la culture actuelle de la mort.
Nous avons perdu l’équilibre qui résulte de la succession des générations, au rythme de la naissance, de la croissance et de la maturité de la vie, puis du déclin qui accompagne la vieillesse, les êtres humains se chargeant de leur propres efforts en vie de la perfection et de l’acquisition des biens temporels et spirituels. Ce sont des conquêtes que ne parviennent à obscurcir ni les fatigues et les souffrances, ni les erreurs coupables et les péchés, parce que le Dieu de la vie est toujours plus grand que tout ce qu’Il a créé par amour et qu’Il incorpore tout dans la rédemption qui nous sauve, à condition que nous acceptions l’amour qu’Il nous offre en livrant son propre Fils à la Croix pour nous.
Dieu nous a révélé son amour dans l’Incarnation de son Fils dans le sein de la Vierge Marie, se faisant homme pour communier à nos faiblesses et pour nous emmener vers la victoire de la résurrection, en chargeant sur lui-même, captive, notre propre captivité : c’est-à-dire en annihilant le péché dans sa mort et dans sa résurrection. Quel meilleur jour pour réfléchir à la valeur divine de la vie humaine ? C’est-à-dire, à la valeur conférée par Dieu à la vie de l’être humain à travers la dignité dont il est porteur, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est cette dignité qui est la source des droits fondamentaux de la personne, parmi lesquels le droit à la vie est le plus fondamental auquel on peut seul soi-même renoncer par amour de Dieu et du prochain, confessant ainsi que la vie vient de Dieu seul et que l’homme n’a pas le pouvoir d’en disposer sans se rendre coupable du crime que le commandement divin interdit : Tu ne tueras pas !
La nouvelle loi qui libéralise l’avortement sur tout le territoire national jusqu’à en faire une pratique libre, sans prêter la moindre attention au droit fondamental de vivre de ceux qui vont naître, est un symptôme de la culture de mort que nous supportons, mais elle est la conséquence d’avoir défiguré la réalité des choses, d’avoir englouti la loi morale que Dieu a imprimée dans nos cœurs. Les maigres bénéfices qui résultent de cette pratique abominable, et les bénéfices qu’elle continuera d’assurer aux cliniques d’avortement ne peuvent être justifiés en présentant trompeusement l’avortement comme un droit de la femme enceinte. Cette loi n’aidera en rien les femmes qui décident d’avorter, acculées par des circonstances que le droit positif devrait affronter en vue de les protéger d’une tentation vers laquelle peut les pousser un manque d’attention sociale et spirituelle, de soutien moral et économique, pour pouvoir donner, sans risque et dans l’espérance, la vie à l’enfant de leurs entrailles.
L’avortement n’est pas la seule menace qui pèse sur la vie. La peine de mort est toujours pratiquée dans certains pays et il faut l’abolir. La nouvelle loi de « mort digne » approuvée dans notre région autonome nous cause de grandes inquiétudes qu’il est impossible de taire devant le risques manifeste que la loi présente d’être utilisée pour pratiquer l’euthanasie.
L’évêque parle ensuite de la liberté religieuse et politque, de la torture et de la peine de mort appliquées dans des régimes totalitaires, des génocides et de la persécution des chrétiens dans certains pays.
Ce panorama, à l’heure où nous approchons de la Semaine Sainte, dévoile l’actualité crue de la croix du Christ, prolongée dans la crucifixion de tant de vies dans un Vendredi Saint sans fin, que nous aspirons à voir définitivement dépassé par la victoire du Ressuscité sur la mort. J’en suis pleinement certain : l’humanité finira par se repentir et dire son horreur devant des pratiques inhumaines et aberrantes aujourd’hui protégées par la loi, peut-etre sans même vouloir se reconnaître en elles.