Il y a une mode dans certains milieux, y compris les chez les catholiques. Cette mode, nommons-là: la contextualisation. Elle signifie que tout ne serait que question de contexte lorsqu’on étudie les Saintes Écritures ou même quand on analyse la Tradition. Elle permettrait de relativiser beaucoup de choses: le péché, certaines institutions, etc. Mais une telle mode aboutit à douter de tout, car si tout est contextualisable, il ne reste plus rien. Rien, sauf des sentiments subjectifs.
Un candidat à la primaire – Nicolas Sarkozy, pour ne pas le nommer… – a même opposé la nécessaire contextualisation auquel procéderait la culture chrétienne pour mieux l’opposer à l’islam. Dans Tout pour la France, l’ancien président de la République affirme qu’au Moyen Âge, la chrétienté aurait donc oublié cette attitude (voir l’image en-dessous)… Pourtant, que d’erreurs ! Les partisans de l’exégèse allégorique n’ont jamais nié qu’il y eût un sens littéral dans l’Écriture. Même Origène n’a jamais oublié que les Écritures disent aussi des choses factuelles. Au passage, c’est bien le protestantisme qui a rompu avec les quatre sens médiévaux de l’Écriture, se focalisant sur une étude limitée… Bref, Nicolas Sarkozy ramène le Moyen Âge à l’obscurantisme. On n’a donc plus besoin de s’appeler Michel Rocard, qui reprenait la légende selon laquelle l’Église aurait refusé aux femmes l’existence d’une âme…
Pourtant, il existe des actes graves. Ainsi, quand le Christ met en garde contre certains péchés. Il ne le dit pas à légère et ne s’en remet à un sens caché. Il le dit ouvertement et sans détours, sauf – peut-être – pour certains politiques en mal de popularité ou pour certains théologiens qui ont cru qu’ils comprenaient mieux que quiconque la miséricorde…
Quand Saint-Paul annonce que ceux qui approchent indignement de la communion concourent à leur propre condamnation, il se garde de donner un énoncé qu’une casuistique pourrait contourner. Il existe des interdictions qui valent à toutes les époques et pour tous les individus. L’histoire de l’Église, c’est peut-être la capacité à dépasser des périodes différentes, mais c’est aussi cette faculté à poser une vérité qui transcende ces époques. Tous les âges ont eu besoin de la Rédemption et de combattre le péché. Il n’y a pas besoin de faire de dessins pour savoir que les tentations resteront les mêmes… L’homme ne se réduit pas à un contexte, à une mentalité, même si ces aspects jouent forcément un rôle. Mais l’homme est un peu plus que cela… Refusant tout historicisme, la foi chrétienne a fait le pari que l’homme d’un lieu précis et d’une époque donnée pouvait connaître la vérité.
Ne rabâchons pas des attitudes dignes d’une exégèse de comptoir, mais apprenons à aimer la vérité, à aller au-delà des modes passagères. Le relativisme est aussi le fruit d’une époque bien précisé, de mentalités particulières. Comme toute idéologie, il finira par disparaître après avoir séduit tant d’âmes, y compris à des niveaux ecclésiaux très élevés… La contextualisation est l’exégèse superficielle de ces hommes modernes, enfermés dans leur morne individualisme, et incapables de comprendre des vérités transcendantes.
Lors de l’ouverture de la Sorbonne, à la fin du Moyen-âge, les femmes n’y furent pas admises, le savoir est réservé aux hommes. 2 personnages firent entendre leur voix pour réclamer l’admission des femmes au savoir: Christine de Pisan naturellement et Saint Thomas D’Aquin, le grand théologien, l’autorité, il ne fut pas écouté
Ne coupons pas les cheveux en quatre.
L’intention de Sarkozy est bonne.