À la suite de son dernier congrès tenu à Marseille en juin 2016, l’APEL avait diffusé un livret intitulé 10 bonnes raisons d’aller à l’école. Ces propositions ne révèlent, en rien, une approche chrétienne, tant leur vacuité rejoint le vide contemporain. En retour, on peut estimer qu’il y a 5 bonnes raisons de quitter l’APEL.
Les 3, 4 et 5 juin 2016, l’Apel tenait son XIXème congrès à Marseille. Portant sur le thème de l’école, l’événement a donné lieu à un petit livret intitulé 10 bonnes raisons d’aller à l’école. L’examen critique de ce texte permet en retour de dégager cinq bonnes raisons de quitter l’Apel.
- Dans ses 10 bonnes raisons d’aller à l’école, l’Apel n’en mentionne qu’une ayant pour objet l’école elle-même. La rubrique «Acquérir des connaissances », par sa singularité même, prouve que cette association de parents se désintéresse de la chose scolaire.
- A l’inverse, dans ses 10 bonnes raisons d’aller à l’école, l’Apel évoque trois objectifs qui ne peuvent relever de l’école mais appartiennent au projet éducatif des familles : «faire la découverte de soi », «redonner une place au corps », «construire l’intériorité d’un enfant » sont des points qui concernent l’individualité de jeunes personnes et sur laquelle l’école n’a pas à exercer d’emprise. Par cette intrusion, l’Apel accepte l’idée que l’institution scolaire se substitue à l’autorité des parents.
- Avec ses 10 bonnes raisons d’aller à l’école, l’Apel cède à des thématiques politiques qui contreviennent à l’impératif de la neutralité.«Vivre ensemble » et «développer son esprit citoyen » sont des impératifs à caractère social qui n’ont pas leur place à l’école. Intégrant ces derniers dans son projet, cette fédération de parents consent à la pratique d’un civisme surfait, dont on voit chaque jour l’inefficience.
- Inversement, au cœur de ses 10 bonnes raisons d’aller à l’école, l’Apel ne consacre qu’une rubrique à la question de la transmission de la foi.Intitulée «construire l’intériorité de l’enfant », cette dernière ne mentionne que deux fois le nom de Dieu et pas une celui du Christ ni de l’Église.Étonnante de la part d’une association qui exerce sa mission dans un cadre ecclésial, cette lacune montre qu’on entend ici la question religieuse comme une pratique purement subjective et dénuée de toute transcendance.
- Enfin, on remarquera que, parmi les 10 bonnes raisons d’aller à l’école, l’Apel évoque au premier chef la nécessité d’ «apprendre à apprendre ». Estimant que l’enfant doit «chercher ses méthodes pour apprendre », les rédacteurs de ce document signalent leur allégeance à un pédagogisme illusoire dont l’échec est patent comme en témoigne l’état actuel de notre école.
10 bonnes raisons d’aller à l’école est un texte qui révèle la réalité d’une crise et signale l’incapacité d’un groupe à demeurer ce qu’il prétend être. Par cet opuscule en effet, il apparaît que l’Apel ne peut plus se considérer comme l’association des parents d’élèves de l’école libre. Usurpant la place des parents, elle en supprime l’autorité. Détournant l’école de ses objectifs, elle en ôte la légitimité. Reprenant les injonctions du Ministère de l’Éducation nationale, elle se prive de toute liberté. Résultat d’une sécularisation progressive, 10 bonnes raisons d’aller à l’école a cela de positif qu’apparaît la vérité aux yeux de tous : embrigadés dans une structure qui ne les représente plus, les parents d’élèves de l’enseignement privé sous contrat ont désormais toutes les raisons de quitter l’Appel.
Bref, pour l’APEL, c’est… sans appel !
Source: Liberté politique.