A l’invitation du cardinal Montenegro, archevêque d’Agrigente (Italie), le P. Caetano, Directeur de la Pastorale des Migrants en France, s’est rendu sur l’île de Lampedusa, avec Mgr Jaeger, évêque d’Arras – territoire sur lequel est installée la Jungle de Calais.
Qui faisait partie de cette délégation ?
J’étais notamment avec le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d’Agrigente (Italie) – diocèse dont dépend l’île de Lampedusa-, Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras – territoire sur lequel est installée la Jungle de Calais – et mon homologue, le Directeur de la pastorale des migrants en Italie. Cette rencontre était de qualité.
Que retenez-vous de Lampedusa ?
Nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs bénévoles en première ligne pour l’accueil des migrants. Je retiens la qualité de leur accueil. C’est vrai qu’il y a des limites, des choses à améliorer, ici. Pourtant l’accueil est fait avec générosité, avec spontanéité et une grande humanité. On ne parle pas du « problème des migrants » ou de la « crise migratoire ». On parle des gens recueillis : on évoque leur visage, on dit leurs noms, leurs prénoms, leur histoire. Les bénévoles n’ont pas réduit ces personnes à une vision de la migration purement administrative et bureaucratique. Ce qui se vit à Lampedusa, c’est vraiment le fait d’accueillir des frères, des sœurs qui arrivent d’ailleurs, avec des problèmes, parfois avec des traumatismes. Même après plusieurs années d’engagement dans cet effort d’accueil et avec des responsabilités institutionnelles, ces bénévoles ont toujours la capacité à reconnaître l’autre comme une personne, comme quelqu’un qui n’est pas seulement un chiffre ou un dossier. C’est vraiment un homme, une femme, un enfant.
Quel est votre message à l’issue de cette visite ?
Nous voudrions que Lampedusa soit une « catéchèse » pour tous les pays européens, que cette île puisse rappeler l’importance du respect de l’autre et la nécessité de cultiver en Europe une culture ouverte, encline au dialogue et capable de valoriser la diversité.
On a l’impression d’entendre un politicien professionnel de l’immigrationnisme ou un militant de SOS Racisme.