Le 11 décembre 2016, dix-sept martyrs du Laos, dont deux missionnaires originaires de l’Avesnois, seront béatifiés à Vientiane (Laos) sous la présidence du cardinal Orlando Quevedo, OMI, archevêque de Cotabato aux Philippines, comme représentant personnel du pape François.
Une célébration aura lieu en France sous la présidence de Mgr Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris en la cathédrale Notre-Dame de Paris le dimanche 5 février 2017 à 18h30.
Michel Coquelet est né le 18 août 1931 à Wignehies, au sein d’une famille nombreuse et pauvre, profondément chrétienne. En 1948, muni de son bac, Michel Coquelet entre au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à La Brosse-Montceaux en Seine-et-Marne. Le 29 juin 1954, il fait son oblation perpétuelle et il est ordonné prêtre le 19 février 1956. Le 25 janvier 1957, il reçoit sa feuille de route pour le Laos. Autour de Pâques 1957, le voici à pied d´œuvre, membre du corps professoral au petit séminaire de Paksane. Il avait un don spécial pour communiquer avec les enfants. Ce fut ensuite l’obédience pour la mission de Xieng Khouang, pauvre village de néophytes kmhmu´ dont l´instruction n’avait pu être menée régulièrement.
En 1961 le Père Michel Coquelet résidait à Phôn Pheng, village chrétien déplacé, proche de Tha Vieng dans la Province de Xieng Khouang, et qui portait aussi le nom de Ban Houay Nhèng. Il s’occupait d’un assez vaste secteur. Selon un témoignage, les Pères avaient été dénoncés comme espions par des habitants de villages non chrétiens, jaloux des progrès réalisés sous l’influence de la mission.
Le dimanche 16 avril 1961, Michel célèbre le 2e dimanche après Pâques avec sa communauté chrétienne. Le lundi 17, il part en tournée : on l´appelait pour soigner un blessé a Ban Nam Pan. Le jeudi 20 avril, il rentre chez lui à vélo. Non loin de Xieng Khong, il est arrêté par des soldats qui le tuent. Il n’avait pas encore 30 ans. Son corps repose en terre laotienne, dans une tombe anonyme.
Jean Wauthier est né le 22 mars 1926 à Fourmies. Il a connu dans son adolescence les tourments de l’exode de 1940, qui conduisit sa famille sur les chemins de l´exil jusqu´à Sainte-Livrade (Lot-et-Garonne). Après deux années au petit séminaire de Solesmes (Nord) et quelques mois au Collège Saint-Pierre de Fourmies, c´est au petit séminaire du diocèse d’Agen qu´il finit ses études secondaires. En novembre 1944 il est admis au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à Pontmain (Mayenne). C’est à l’abbaye saint Éloi de Solignac (Haute-Vienne) que, le 8 décembre 1949, Jean Wauthier prononce ses voeux perpétuels au sein de la Congrégation des Missionnaires Oblats. Le 17 février 1952, il est ordonné prêtre. Pour sa plus grande joie, il reçoit dès la fin de l’année scolaire sa feuille de route de missionnaire pour le Laos.
Arrivé dans ce pays le 26 octobre 1952, il va être mis sans tarder au service de la mission chez les plus pauvres, les Kmhmu´. Il sera presque toujours avec les gens des mêmes villages, qu’il suit à travers leurs déplacements dans les années de guerre. Il se consacre à la tâche difficile de répartir équitablement l’aide humanitaire. C´est là que se noue le drame, car même dans la pire misère il y a encore exploitants et exploités. Il défend les pauvres Kmhmu’. Son action déplaît aux forces spéciales, qui s’arrogent le droit de se servir copieusement les premiers.
Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1967, Jean Wauthier fut tué, presque à bout portant. Le corps du père fut transporté à Vientiane. Il repose en terre laotienne, dans le cimetière catholique de la ville.