Au devant des signataires du manifeste des 130 médecins déclarant « avoir pratiqué l’assistance médicalisée à la procréation en ne respectant pas la loi », se trouve le professeur René Frydman, qui« réclame un alignement de notre pays sur tous ceux qui ont déjà ouvert plus grandes les vannes à la technique dans la pratique de l’aide médicale à la procréation » (cf. PMA : 130 médecins et biologistes “hors la loi” réclament un plan infertilité , PMA : Les revendications des 130 médecins et biologistes « montrent la ruine de la réflexion éthique » ). En réponse à ceux qui déclarent que l’ « on joue trop avec les lois de la nature », René Frydman répond : « la médecine a toujours joué avec les lois de la nature parce que si la nature était si bonne, il n’y aurait pas besoin de la médecine ».
Bruno Couillaud, docteur en philosophie, revient sur cette réponse dans laquelle « la nature semble une sorte de matériau disponible au pouvoir de l’homme qui en corrigerait les imperfections et l’adapterait à tous ses désirs ». Or la médecine « ne corrige pas la nature mais les défauts qu’elle laisse passer et dont l’origine, en partie, est mystérieuse ». En partie seulement, car « ces défauts ont parfois pour origine les défauts de l’homme lui-même dans sa gestion imparfaite de la nature, à cause d’une connaissance encore imparfaite elle aussi ». La médecine soigne aussi les conséquences des erreurs humaines, voire « les effet pervers de sa propre action ».
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