Depuis quelques semaines, une nouvelle association de parents a été créée dans l’enseignement privé sous contrat, appelée « Parents Pour l’École ». Olivier Gosset, membre fondateur et enseignant à Lyon, répond au Rouge et Noir :
“Nous sommes des parents qui avons été heurtés par l’assentiment que donna en 2015 l’Apel nationale à la réforme du collège. Nous avons trouvé injuste que ce groupe se prononce sur un sujet aussi important sans consulter ses adhérents. Aussi, certains d’entre nous ont décidé de suspendre les liens qui unissaient leur Apel d’établissement au bureau national. Ce geste qui a été suivi par quatre établissements lyonnais n’a suscité, de la part de l’Apel nationale, aucune remise en question. Nous avons alors compris que nous devions passer de la rupture à la fondation : quand une association ne vous représente plus, il est urgent d’en créer une autre.
Quelles missions se donne votre groupe ? Dans quel esprit travaillez-vous ?
Une longue réflexion a présidé à cette création et nous nous sommes tournés vers la doctrine sociale de l’Église. Là, nous avons réalisé à quel point la question de l’enseignement était chère aux yeux du magistère. L’éducation fait partie de la diaconie de l’Église, elle entre dans son projet de charité pour le monde. Dès lors, nous avons privilégié deux principes, qui sont les deux colonnes de notre projet. « Parents Pour l’École » veut promouvoir la qualité de l’enseignement dans les écoles privées sous contrat : transmission du savoir, retour à l’autorité de l’enseignant, apprentissage des fondamentaux sont pour nous des priorités. De plus, « Parents pour l’École » entend développer et soutenir le caractère spirituel des propositions qui peuvent être faites dans l’école libre : à l’heure où bien des choses se délitent, les enfants n’ont pas seulement besoin de culture, ils ont aussi soif d’espérance. Ces deux objectifs, nous les voulons pour l’école catholique, mais nous pensons aussi qu’ils sont justes et profitables pour le monde. Une jeunesse instruite et fervente ne peut être qu’utile à la cité.
Comment concevez-vous la concurrence avec l’Apel ?
Soyons clairs dès maintenant : nous sommes dans la dynamique de l’alternative et non dans celle de la concurrence. Que l’Apel ratifie la réforme du collège, qu’elle entende à la rentrée prochaine faire signer aux parents une « charte éducative de confiance », qu’elle se félicite de ses excellentes relations avec le Ministère de l’Éducation nationale sont des faits qui ne la concernent qu’elle. Comme association, elle est libre de les assumer et a toute légitimité, avec les adhérents qui la soutiennent, de le faire. Autre chose : notre démarche s’entreprend dans un grand respect pour les Apel d’établissement qui, avec la somme des bonnes volontés que celles-ci suscitent, font un énorme travail d’animation et de soutien, en bonne entente avec le monde enseignant. Nous ne voulons pas endommager ce qui fonctionne, mais simplement faire entendre une autre voix, donner la possibilité à ceux qui ne comprennent plus les positions de l’Apel nationale de nous rejoindre. Nous pensons que cette entreprise est salutaire pour l’école catholique, où il semble important d’ouvrir un débat, en vérité et en charité, sur toutes ces questions. Notre alternative, loin d’affaiblir l’enseignement privé sous contrat, le fera au contraire grandir. Ne nous a-t-on pas dit quelque part qu’il pouvait y avoir plusieurs demeures dans la maison du Père ?
Votre association se déclare confessionnelle. Quels sont vos rapports avec les diocèses ?
Avant de nous lancer dans l’aventure, nous avons consulté nos évêques. Ils nous ont tous dit la même chose. La liberté que nous défendons est le plus grand des biens. Nous devons la réclamer pour nous-mêmes, la respecter chez les autres et la demander pour ceux qui n’en bénéficient pas. De plus, certains nous ont invités à l’humilité et à la prudence : le combat associatif, s’il veut porter du fruit, doit se faire dans un esprit de service et d’abandon. Enfin, sachez que nous sommes en lien avec des prêtres, certains de renom, qui nous encouragent en même temps qu’ils nous exhortent à la modestie. Cette bienveillance et ces injonctions nous ont beaucoup touchés. Nous avons alors compris pourquoi l’Église pouvait se dire Mater et Magistra.
Ne serait-il pas plus judicieux de mettre votre énergie au service de l’enseignement hors contrat ?
Nous ne le pensons pas. D’abord parce que nous avons à porter du fruit là où nous sommes. Ensuite parce que nous croyons que l’Église est suffisamment alerte et libre pour voir que la crise qui affecte l’école touche aussi ses écoles. Nous souhaitons que l’épiscopat reconnaisse le rôle positif que nous pouvons jouer dans cette phase critique. Après, je ne vous cache pas que nous entrons en relation avec des personnalités de l’enseignement hors contrat. Nous prenons des contacts, échangeons des informations et apprenons beaucoup de l’esprit d’aventure qui caractérise ces pionniers. Du point de vue humain et intellectuel, les frontières ne sont jamais vraiment étanches. La preuve c’est que nous sommes aussi en lien avec des fédérations de parents d’élèves du public. […]”
Grands parents nous soutenons cette initiative qui répond à une attente des parents attachés au caractère spécifique de l’enseignement catholique.
Nous comprenons votre démarche mais qu’ en est il pour les enfants en difficulté ? Nous sommes déçus de l élitisme des établissements catholiques qui valorisent l excellence et laisse sur le bord du chemin ceux qui ne suivent pas et.qui empêchent les autres d avancer….tous ces.discours sur la qualité de l enseignement mais quelle qualité ? Celle qui justifie le niveau de l établissement et des résultats ? Mais est ce vraiment les valeurs de le enseignement catholique ? Nous nous interrogeons…