Selon la revue néerlandaise Palliatieve Zorg (soins palliatifs) près d’un cas de sédation palliative sur cinq semble constituer une euthanasie qui ne dit pas son nom en Flandre : en Belgique néerlandophone, selon une enquête, 17 % de ces procédures sont utilisées en vue de hâter la survenue de la mort et relèvent donc d’une intention euthanasique de la part du médecin.
La sédation palliative est une procédure dont le but affirmé est d’alléger des souffrances à l’extrême fin de la vie : elle consiste à endormir profondément le patient qui souffre trop alors que la fin est très proche.
Mais elle n’est pas dénuée d’ambiguïté puisque la procédure prévoit aussi l’arrêt de la nourriture et de l’hydratation et, par conséquent, une mort certaine dans les quinze jours de sa mise en place.
En fait, tout dépend de l’intention du médecin : alléger des souffrances insupportables alors que la fin est inévitable, même si celle-ci peut alors être accélérée, ou poser un acte qui délibérément va envoyer le patient vers la mort.
En Flandre, révèle l’enquête, le nombre de décès survenus à la suite d’une sédation palliative a grimpé de 8,2 à 14,5 % du total. Les enquêteurs ne se prononcent pas sur le fait de savoir si cette augmentation révèle une peur des médecins devant les conditions restrictives de l’euthanasie légale en Belgique, une préférence pour cette méthode moins directement perçue comme une mise à mort ou comme le signe que le corps médical hésite moins à avouer qu’elle a recours à la sédation palliative.
Aux Pays-Bas la procédure de sédation palliative obéit à des directives assez strictes qui comprennent l’interdiction de recourir aux opiacés comme la morphine, alors qu’il en est fait usage dans 83 % des procédures en Flandre.
Tout cela révèle l’ambiguïté croissante des manœuvres entreprises en fin de vie. Aux Pays-Bas on observe aussi l’assez forte montée de la sédation palliative tandis que le nombre des euthanasies évolue peu, sans que l’on sache vraiment s’il y a intention homicide ni, si c’est le cas, quelle est la proportion des cas où la sédation palliative est tout simplement une euthanasie déguisée.
Loin de mettre fin au problème moral de l’euthanasie, il me semble que la progression de la sédation palliative est plutôt une manière d’enterrer la question vivante, si l’on peut dire.
Ma mère est décédée en 2005 “d’ un cancer” car elle étaitdeux opérations: tombée malade en 1998, anastomose puis traitement chimio très bien supporté.
Un an et demi plus tard, métastases lobe supérieur gauche…..et ma mère, atteinte entretemps d’Alzheimer débutant, tombe.
Fracture du fémur, opération, revalidation alors qu’ elle se nourrit mal, trop maigre, je m’ aperçois qu’ aucune perfusion nutritivr ne lui est mise.Elle se croit” dans une grande maison avec des domestiques( infirmières) qui n’ insistent pas quand elle. ne mange pas.
Comme je remarque un dérangement intestinal, j’ en fais la remarque, étonnée pour quelqu’ un qui ne mange pas.On ne ” sait pas”.
Le lendemain matin, alors qu’ elle ne souffrait pas de son cancer, j’ apprends son départ à cinq heures…..84 ans….je me suis renseignée pour savoir deQUOI elle était réellement décédée…..comme je ne sais si elle s’ est laissée mourir( de faim) malgré ce que nous apportions des aliments autres qu’ elle refusait….je ne sais par le docteur qu’ une chose: cinq ans après la déclaration d’ un cancer,on a donc un sursis.Sauf que je ne comprends ni ne sait si son coeur a lâché ou si elle a décidé de mourir de faim( elle ne parlait pas beaucoup)mais je me suid toujoursdemandé si ” on l’ avait aidée”.
Il a été bien difficile de savoir ce qui s’ est passé: a-t-elle appellé en pleine nuit?
Dormait- elle?
Je me suis posée cette affreuse question de l’ euthanasie mais je ne connaissaispas la “sédation ” qui ôte la vie…..je me poserai la question sans arrêt…..